Anne-Marie a rencontré...

Didier GESLAIN

 

Bonjour, Didier Geslain, Je suis ravie de vous rencontrer dans votre antre... de célibataire. Dites-moi, qui êtes-vous ?

C'est déjà une grande question, je ne sais pas qui je suis, mais je suis né le 14 septembre 1940 à 12 heures 30 à Nogent le Rotrou. Cela donne un Soleil pratiquement culminant et 5 planètes en Vierge en Maison X. Alors, qui suis-je ? J'ai eu un parcours un peu en zig-zags, j'ai fait des études en fac de lettres, puis j'ai fait l'Idée. Beaucoup de metteurs en scènes sont sortis de cette école de cinéma.

Tout à fait.

Mais je n'ai pas persévéré dans cette voie. J'ai monté un café théâtre où j'ai organisé environ 300 concerts par an pendant 6 ans.

Ah oui !

La salle était minuscule, c'était le « plus petit des grands théâtres de France ». Elle était si petite que ça n'était pas rentable, si bien que plus je faisais de concerts et plus je recevais des stars, plus je perdais d'argent et très vite, je me suis retrouvé ruiné. Si bien que des grands de la chanson tels que Bernard Lavilliers, Léo Ferré, Claude Nougaro sont venus chanter à l'œil pour m'aider à renflouer mes caisses.

Cela se passait en quelle année ?

Entre 1979 et 1986.

Mais dites-moi, quand avez vous commencé l'astrologie ?

A 16 ans, après avoir passé mon bac, suite aux premières publications d'André Barbault. Puis j'ai suivi les cours de Jacques Berton pendant 3 ans.

Aujourd'hui vous donnez des cours et vous écrivez dans l'Astrologue, revue dirigée par André  Barbault.

Oui, je tiens la rubrique des dates de naissances depuis 7 ans. Ce fût une grande étape et je continue ma collaboration à l'Astrologue par amitié pour André Barbault.

Et puis, vous avez mis au point le concept : « Astro Liberté ». Qu'est-ce que c'est ?

Eh bien, dans l'Astrologue, je publie des données de naissance assez pointues de gens qui sont connus dans le monde entier, mais c'est plutôt réservé à une élite qu'au grand public. Avec le concept « Astro Liberté », je suis parti du principe que les gens qui lisaient les 15 à 20 pages imprimées dans l'Astrologue, n'avaient pas forcément le temps ou le courage de monter les thèmes et de travailler dessus après une journée de travail. Donc l'idée d' « Astro Liberté », c'est de reprendre ces thèmes et de les analyser collectivement aux cours de séances mensuelles où sont conviés des débutants, des profanes, des avertis.

Les « Astro Liberté » se passent maintenant à la librairie Astres.

Oui, c'est une très belle salle qui peut accueillir une cinquantaine de personnes et je convie beaucoup de monde à venir car cela me permet de mettre en avant ma conjonction Maître d'Ascendant, Pluton conjoint à Vénus en Lion, et de rayonner au milieu d'un public. Si on se retrouve en petit comité, cela me dérange, car on papote, on se disperse, et cela me déconcentre.

Vous n'aimez pas cela, vous préférez que ce soit plus professionnel.

Oui, malgré mon côté Vierge qui me rétrécit un peu, j'ai le sens du spectacle. Mais je suis extrêmement pointilleux sur les problèmes d'organisation et de mise au point, et des détails qui peuvent paraître ridicules aux gens qui ne connaissant pas le spectacle, mais lorsque j'organise des débats, il faut que la structure soit faite pour cela.

Mais vous ne vous êtes pas arrêté là, vous avez aussi créé les DDD, les débats de Didier...

D'abord, j'ai créé une petite revue de données de naissance. C'est une revue mensuelle qui fonctionne par thèmes groupés autour d'un sujet avec une vision professionnelle des choses. Mais je peux aussi faire des DDD sur des criminels, des faits divers, par exemple des suicides ou des accidents mais je considère que cela n'est pas du domaine professionnel.

On peut avoir déjà des indications dans le thème natal

Oui bien sûr, et pourquoi ne pas faire les accidentés de la terre, les accidentés de la mer etc...

Cela n'est pas très gai, parlons plutôt d'une autre de vos passions, celle des chevaux.

Cà, c'est une autre histoire, c'est mon dada. Malgré mon côté Vierge, il faut croire que je suis un grand affectif car je me suis pris de passion pour les courses. Pour quelle raison ? Je ne sais pas. Il y a peut-être un retour aux sources. J'ai une Lune angulaire en IV et mon grand père était éleveur de chevaux, il a gagné le prix de l'Arc de Triomphe, donc je connais bien ce domaine. Et puis, là  aussi, il y a du spectacle. Et j'ai pensé que en astrologie, au niveau prévisionnel, c'était un test formidable, car on peut faire un pronostic le matin, à midi, ou même à 14 heures, et avoir une sanction immédiate le soir même.

Donc, vous faites des pronostics.

Oui, je me suis abonné à Paris Turf et à la chaîne câblée Equidia. Et j'ai fait un travail énorme. J'ai 380 thèmes de jockeys de plat, 250 thèmes de jockeys d'obstacle et de trot. Tous leurs thèmes sont rentrés dans mon ordinateur et je suis leurs performances au jour le jour.

On peut jouer ainsi sur plusieurs tableaux, car il y a non seulement le thème du jockey qui entre en jeu, mais il y a aussi son cheval et l'étude de la synastrie des deux.

Oui, effectivement, il y a plein de choses, il y a le jockey et son cheval, encore faudrait t'il avoir la date de naissance du cheval, mais c'est plus difficile. Là il y a une synastrie extraordinaire à faire, cela évoque le signe du Sagittaire, l'homme et son cheval qui ne font qu'un, tendus vers un but commun symbolisé par la flèche. Je me suis aussi penché sur le thème des entraîneurs et des propriétaires comparés avec le moment de la course.

Est-ce que les résultats des ces études sont probants ?

Non, après 2000 courses étudiées, vous dire que j'ai des résultats probants, ce serait m'avancer.

Ce n'est pas évident.

Non, je crois qu'il y a trop de facteurs qui entrent en jeu. Le plus probant, ce serait le trot, car le driver est à la fois entraîneur et propriétaire. Là, il n'y a plus qu'un cheval et un homme. Il y a moins de paramètres qui entrent en jeu. Mais honnêtement, les résultats ne sont pas fabuleux.

Sur le plan astrologique, quelles sont les énergies qui entrent le plus en jeu ? Nous avons vu le signe du Sagittaire, mais quelles sont les planètes les plus concernées ?

Avec le signe du Sagittaire, il y a bien sur Mercure, mais très souvent on retrouve l'énergie de l'élan et du frein, de l'impulsion et de l'arrêt avec les deux planètes Mars et Saturne, en bon aspect mais pas forcément, cela peut aussi être un carré bien vécu sur le mode du défi. On retrouve ces deux planètes sur des fonds Bélier et Capricorne.

Nous parlons d'écurie et de courses avec le cheval, mais on peut faire la même chose avec la Formule 1, par exemple. Dimanche dernier Schumacher a gagné après un abandon d'Hakkinen, mais c'était limite. Il y a eu un incident technique au dernier moment, pouvait on le prévoir ?

Vous savez, je suis extrêmement prudent avec les prévisions, plus j'en fais, plus je crois que cela fonctionne, mais cela fonctionne avec une certaine distanciation prise par l'événement.

Au sujet des toques, il y en a d'autres auxquelles vous vous intéressez... par exemple les cuisiniers.

Oui, et j'ai remarqué que dans ce domaine, en plus que du signe du Taureau, on pourrait penser à l'exaltation de Vénus par exemple. Souvent aussi, les chefs sont du signe du Bélier. Ce sont des chefs d'orchestre.

Vous parliez d'alchimie à ce sujet.

Oui, on voit très souvent apparaître la maison VIII. Dans la nouvelle cuisine, on retrouve la créativité de la maison V et le génie inventeur d'Uranus. Nous retrouvons encore Uranus dans le domaine de la couture avec Vénus, le signe de la Balance, mais il y a aussi le Soleil Lion, la classe, l'authenticité, la richesse des étoffes.

Pour conclure cet entretien, j'aimerais que nous abordions un autre thème, votre intérêt pour les vieilles pierres, et plus particulièrement les cimetières.

Il ne faut pas croire que je suis un spécialiste des cimetières. Je n'aime que les grands cimetières, cela vient de ma part lionne.

Vous ne fréquentez que des grands hommes...

Le cimetière marin à Sète où sont Paul Valéry et Georges Brassens, le cimetière Montparnasse, et j'aime bien le cimetière Saint-Vincent dans le vieux Montmartre, c'est très artiste. Cela a commencé quand j'habitais à proximité de la place Gambetta, près du cimetière du Père Lachaise. Moi qui arrivais de ma campagne, cela me rappelait les prairies normandes, les oiseaux qui chantaient et les fleurs. Et puis j'ai rencontré un personnage étonnant Michel Dansel qui a écrit une dizaine de livres sur le Père Lachaise, historiques, poétiques, ésotériques. C'était en 1962, lorsque j'étais à l'Idée. C'était un guide hors du commun. J'ai toujours rencontré des personnages formidables qui m'ont guidé dans la vie. C'est dû à cette conjonction Soleil-Neptune. Peut-être, j'ai fait des tournées avec Brel, j'ai rencontré Piaf. Et donc j'ai découvert le Père Lachaise qui était un monde à part, une enclave dans Paris, un monde de paix, de poésie, de lyrisme et d'histoire. Dans un raccourci fabuleux, on a une vision d'Apollinaire en lisant le poème gravé sur sa tombe. Il y a la présence de Ferré et cela m'a donné l'idée de monter le thème de tous ces défunts et d'emmener mes élèves faire une ballade dans le cimetière du Père Lachaise. J'ai organisé une rencontre pour la Fédération Italienne d'astrologie avec André Barbault. Cela a été une journée mémorable.

Vous proposez plusieurs circuits?

Oui, il y a celui des musiciens, celui des poètes avec Nerval et Apollinaire en particulier, le circuit des romanciers avec Raymond Radiguet, Balzac etc... mais il y en a bien d'autres. Il ne faut oublier le circuit ésotérique, car de très grands spirites sont enterrés là, Allan Kardec par exemple...

Il doit y avoir des ondes très fortes qui se dégagent

Oui, Pluton m'a souvent déchargé en énergie. Il y a Mademoiselle Lenormand qui était voyante sous l'empire. J'ai eu beaucoup de mal à retrouver sa tombe. J'y tenais beaucoup car elle est native d'Alençon et j'ai passé toute ma jeunesse là-bas. Nous avons parcouru les mêmes rues et c'est une jolie tombe toujours fleurie. A chaque fois que j'allais la voir, je me sentais totalement vidé, presque au bord du malaise.

Mais on fait parfois des rencontres étranges dans ces cimetières ?

A ce propos, j'ai une anecdote assez étrange à vous raconter. J'étais avec une dizaine d'élèves et je m'éloignais de la tombe d'Allan Kardec. Sa tombe est gardée par un superbe chat aux yeux pailletés d'or, et ce chat a une particularité : il y a les gens qu'il aime et ceux qu'il n'aime pas et il le manifeste de manière agressive. Je venais de parler d'Allan Kardec et de sa vie lorsque le chat a sauté sur mon épaule, impossible de le déloger. Puis j'emmène mes élèves sur la tombe de Mlle Lenormand et je leur fais part de mon projet d'écrire sa biographie et de mes recherches sur un livre introuvable dont j'avais besoin. A ce moment-là, une dame vient vers moi avec un paquet de feuilles enrubannées de rouge et elle me dit : « Nous avions rendez-vous, je vous donne quelque chose ». J'étais éberlué et je pensais que cette personne surprise, lorsque j'ouvris le paquet une heure plus tard. C'étaient les photocopies du livre de Mlle Lenormand que je cherchais. Je n'ai jamais compris ce qui c'était passé et je n'ai jamais su expliquer ce phénomène. André Barbault vous dira que j'ai toujours ce genre d'aventure. Je faisais une recherche sur les prélats, j'avais déjà environ 150 à 200 thèmes d'évêques et cardinaux de France, mais il m'en manquait deux ou trois. André me disait : « Laisse tomber ! », mais moi, avec mon  côté Vierge perfectionniste, je répondais : « Non, c'est la cerise sur le gâteau ». J'arrive à la Défense pour donner mon cours et je vais acheter le Monde comme d'habitude. D'un seul coup, je vois un livre rangé sur une étagère et je demande au marchand de me le sortir. Étonné, il me le donne et, inouï, je tombe sur le trombinoscope des évêques, dans lequel se trouvait le renseignement que je cherchais. J'aurais beaucoup d'anecdotes de ce genre à vous raconter...

Mais, dites-moi, vous avez un guide...

Ce doit être la conjonction Soleil-Neptune. Cela n'arrive que pour les choses sur lesquelles je travaille... Si je suis concentré sur un objectif.

Je vous remercie, Didier Geslain, de m'avoir accordé cette interview, et j'espère qu'un jour, nous aurons l'occasion de faire une promenade culturelle au Père Lachaise...

 

 

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