Anne-Marie a rencontré...

 

Astrid FALLON

 

Bonjour Astrid, tu es l'auteur des Cycles et calculs astrologiques et des Ephémérides graphiques et prévisionnelles 1920-2040, parus aux Editions du Rocher. Peux-tu nous expliquer l'origine de ces livres, pourquoi tu les as faits et quelle est leur utilité pour l'astrologue ?

L'origine de ces livres vient du travail en consultation. En 1985, on avait besoin d'une méthode efficace pour travailler avec les transits, et je trouvais que de rechercher des dates dans les éphémérides, ce n'était pas suffisamment clair et qu'on pouvait en oublier au passage. Par exemple des rétrogradations de planètes, leur retour au trajet direct etc... Au départ, c'était ma première motivation pour faire ce travail, mais c'est mon professeur d'astrologie à Bruxelles, Anna Albert, qui m'a incitée à le faire.

 

De quelle manière ?

Née en 1909 sous le signe du Gémeaux et ascendant Vierge, Anna avait mis au point, pour donner ses cours, une carte graphique illustrant les transits de l'année, avec les rétrogradations, les cycles lunaires, les mouvements des planètes

 

Donc, cela t'a incité à faire quelque chose de plus concret et de plus utile.

Oui, car j'étais frustrée, je trouvais que cela n'était pas suffisant. On recevait une feuille en fin d'année illustrant l'année suivante. Mais pour mes prévisions, j'avais besoin d’observer plusieurs années d’avance. J'ai même proposé à mon professeur de le faire, mais elle n'a pas voulu. Chaque astrologue a son caractère.

 

Puis tu es devenue astrologue professionnelle

Oui et à ce moment là, nous nous sommes séparées. Alors, je me suis dit, « pourquoi ne pas mettre ce travail au net ? » pour que tout le monde puisse en profiter. Un journaliste du Guide des Voyants et des Astrologues m'a consultée, et j'ai été bien cotée par l’attribution de trois étoiles. Cette personne a été surprise que je puisse, à partir de ce tableau, retrouver des dates de rencontres ou autres événements de sa vie. Car ce n'est pas évident.

 

En effet...

Donc, cette méthode insiste entre autre, sur les rétrogradations des planètes, leurs stations, et ce qui est très important, les transits des planètes du thème natal se trouvant dans le tournant de la rétrogradation. Si on a par exemple, Saturne qui rétrograde à 12°31 du Gémeaux, cela veut dire que le degré le plus touché est à 11°31. Cela commence mi-août (nous sommes en mars 2001) et si on regarde à 11°31, cela va durer jusqu'à fin octobre. Une planète placée à 11°30 aura ce transit exact pendant plus de deux mois. Donc si on a par exemple, une planète située à 11°42, le transit sera plus fort qu'à 12°30, car on est en plein dans la courbe.

 

Ce qui fait que le transit est plus fort si la planète est à l'intérieur du tournant de rétrogradation qu'à l'extérieur, car elle va être, si l'on peut dire, plus sollicitée qu'une planète placée après la rétrogradation ?

Oui, car la station va durer plus longtemps. Il est important, sur une année de voir quelles vont être les rétrogradations qui vont se produire au même degré et quelle sera leur incidence sur le thème natal.

Par exemple...

Je vois là, par exemple, les degrés 3, 7, 4, donc je me dis, qu'il va se passer quelque chose à 4°. Une planète est directe à 3° et un autre rétrograde à 4°, ce qui veut dire que le degré entre les deux est très important.

 

Il faut s'habituer à cet outil

Oui, bien sûr, après c'est une question de pratique. Par exemple, tous les hivers, les lunaisons ont lieu sur le même degré, ce qui veut dire que ce degré est important et là, on le voit facilement. Cela signifie que pendant six mois, la planète située à ce degré, a son mot à dire.

 

Il faut l'encourager

Oui, iI faut la pousser puisque elle est activée à chaque nouvelle lune mais on peut observer le même phénomène avec la pleine lune. On voit donc ces calculs dans les Ephémérides graphiques et prévisionnelles. Lorsqu'une planète lente passe sur une planète rapide du thème natal, c'est LE moment où on a le vent dans le dos.

 

Tout dépend de la planète, cela peut être aussi un moment décisif dans la vie.

On ne doit même pas avoir peur d'un Pluton ou d'un Uranus, au contraire il faut en profiter, car c'est très important.

 

Donne-moi un exemple concret

Eh bien, dans mon thème Uranus est en Maison IX en Lion au carré de la Lune en Maison I en Scorpion, conjointe à l'ascendant et à Neptune.

 

Comment as-tu vécu ce carré ?

Ma Lune est en carré croissant par rapport à Uranus  et elle est toujours mal quelque part, car elle a du mal à s'écouter elle-même. Je n'ai pas conscience de mes propres besoins, de mes besoins vitaux. Je suis beaucoup plus motivée par Uranus en Maison IX pour nourrir mon intellect, écrire un livre, que par la Lune qui m'incite à manger et à dormir.

Et dans ton enfance, comment cela s'est-il manifesté ?

Je suis l'aînée de 5 enfants et ma mère m'a allaitée pendant 3 mois. Elle s'est retrouvée très vite enceinte, ce qui fait que j'ai été sevrée très tôt. De plus elle m’allaitait 5 minutes de chaque sein, ce qui veut dire que je n'avais pas le droit, ni le temps d'exprimer mes besoins. Plus tard, j'étais enfermée seule dans un parc, dans ma chambre. C'est l'époque qui voulait cela.

Et moins d'un an plus tard, je me suis retrouvée avec une petite sœur. Et en fait, me sentant abandonnée quelque part, ballottée de droite à gauche, je m'ennuyais beaucoup et mon besoin lunaire s'est comme asséché.

En effet, Uranus assèche la Lune, l'empêche de s’exprimer et de vivre pour elle-même.

Ayant très vite une sœur, puis une autre et ainsi de suite, je n'ai jamais eu de place sur les genoux de ma mère. Donc, je peux dire que j'ai vécu cet aspect de mon thème par rapport au contexte familial, cela ne veut pas dire que d'autres vivront la même histoire. De plus, Uranus est à 3° du Lion et la Lune à 6° du Scorpion ce qui fait que je n'avais pas encore vécu le carré exact.

 

Là, le transit prend toute son importance.

Oui, le carré exact s'est fait avec Neptune à 0° du Scorpion, qui est ensuite passé sur ma Lune. Donc en étudiant des thèmes, on doit observer les tous premiers transits de la petite enfance car ils sont très importants pour le déroulement de la vie future. Par exemple, j'ai fait le thème d'un bébé né le 1er mars 2001, qui a une Lune à 13° Gémeaux, sans aspects difficiles. Mais cette Lune va être transitée par Saturne (nous sommes en mars 2001), avec une occultation de la Lune par dessus, c'est quelque chose que l'on ne voit pas dans le thème et si on ne le voit pas, on passe à côté.

 

Qu'est-ce que tu entends par une occultation ?

En faisant ce calendrier, j'ai ajouté les occultations trouvées dans le petit Raphaël. Une occultation a lieu quand la Lune par exemple, passe en conjonction si serrée qu'elle éclipse la planète. Cette année, nous aurons 9 occultations de Saturne par la Lune et 6 de Jupiter. Déjà, le transit de Saturne sur la Lune est un aspect difficile qui dure longtemps et si en plus la Lune est occultée, cela complique les choses.

 

Donc pour le cas de ce bébé, tu prévois un départ difficile.

Oui, car la Lune est à 13° du Gémeaux, on est quasiment sur le degré de l'opposition Saturne- Pluton et cela renforce l'opposition. Donc quelqu'un qui a une planète à 13-14° du Gémeaux, va avoir un passage difficile. C'est quelque chose de costaud. Mais on ne doit pas forcément l'interpréter de manière négative. C'est comme une éclipse. C'est une concentration d'énergie.

 

Rappelles-toi tout ce qui a été dit et écrit sur l'éclipsé du 11 août.

Pour moi, il ne devait rien se passer, ça on avait un carré extraordinaire qui tenait en équilibre autour de l'équateur : Mars mi-Scorpion, parallèle à Uranus mi-Verseau, contre parallèle à Saturne mi-Taureau et Soleil-Lune en Lion. Donc par rapport à l'équateur, on avait le carré parfait au milieu des signes fixes. C'était le « monde parfait ». Des planètes parallèles, cela veut dire qu'elles ont à la même hauteur par rapport à l'équateur et qu'elles repassent jour après jour. Donc on peut voir que ces planètes en parallèle, peuvent provoquer des événements, de par leur force, par exemple des tremblements de terre ou un autre événement.

 

Dans ton livre, « Cycles et Calculs astrologiques », tu as pris la princesse Diana comme exemple. Pourquoi ?

Parce que elle est décédée au moment où j'étais en train de faire mon livre et que comme beaucoup, j'avais lu le livre d'Andrew Morton qui m’avait fait adorer la princesse. Mon exemple de base était Françoise Hardy, mais vivant en Angleterre, j'ai vécu presque en direct l'enterrement de Diana et je trouve que son thème était un exemple intéressant pour comprendre. Alors nous avons dans le livre l'heure officielle donnée par la famille royale. Puis, il y a eu des discussions sur l'exactitude de l'heure de la naissance.

 

Dans ce thème, si on prend 19 heures 45, heure officielle, elle a une Maison VIII très habitée.

Oui, en effet, ce thème correspond bien à l'accident qui l'a tuée car elle a Mars, Pluton et Uranus en Maison VIII. On voit aussi la rencontre avec Dodi Al Fayed et en même temps, elle avait une nouvelle Lune progressée avec Mercure en Maison VII.

 

L'intérêt de ton livre « Cycles et calculs astrologiques », c'est un aide-mémoire pour l'étudiant et le praticien.

Pour les étudiants qui veulent approfondir leurs études de cosmographie ou vérifier les calculs de leur ordinateur et tout simplement pour monter un thème à la main comme c'est indiqué p.92. Car même si nous possédons des ordinateurs aujourd'hui, tout astrologue doit être capable de monter un thème à la main.

 

C'est évident. Mais il faut quand même avoir une certaine tournure d'esprit pour aimer faire des tables de calcul comme tu l'as fait.

Oui, mais ce qui m'intéresse d’autre part, c'est la psychologie, d'ailleurs j'aurais du l'étudier.

 

Ce n'est peut-être pas trop tard.

Non, mais il faut du courage pour se remettre aux études. Lorsque après mon Graduat en Architecture paysagiste, j’ai entrepris l’étude de l'astrologie, je me suis alors inscrite en psychologie. Mais déjà à l'époque, je n'étais pas toujours d'accord avec les professeurs, donc je pense qu'aujourd'hui, ce serait plus difficile encore. Pour en revenir à mes livres, je suis très heureuse d'apporter des outils synthétiques facilitant le travail des astrologues.

 

Dis-moi, est-ce que tu as d'autres projets d'écriture en dehors des éphémérides ?

Oui, je compte publier un livret sur les Maisons qui est le condensé d'une conférence donnée à la Fédération Astrologique Belge, il y a une douzaine d'années. Et je voudrais faire un travail plus important sur les déclinaisons. J'ai fait un séminaire sur ce sujet l'an dernier, le jour de la conjonction Jupiter-Saturne sur mon Soleil natal. J'avais bien préparé mon travail et je voudrais faire un petit livre sur le sujet avec une belle présentation en couleur. Je suis tellement contente d'avoir découvert la couleur que maintenant je l'utilise dans mes travaux.

 

C'est à dire que tu peux imprimer toi-même en couleurs?

Oui, je fais tout moi-même, sauf la coupe.

Donc tu fais tes « Fallon Astro Graphies » de A à Z ?

Oui, car imprimer moi-même, cela me permet d'utiliser la couleur, sinon les éditeurs refusent.

Je te remercie, Astrid de m'avoir accordé cet interview et bonnes publications...

 (mars 2001)

Tous renseignements : Astrid Fallon
Rue de l'Hospice Communal, 28 A
1170 Bruxelles - Belgium

Tel.: 02 672 14 00 - Mobile: 0487 30 77 84 - D'Europe: 00 32 2 672 1400 -
Email : astridfag(at)skynet.be
Website : www.fallonastro.com
www.fallonastro.com/intro1-outilsastrologiques.html

 

 

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