Débat

 envoyez-nous vos propos, nous les diffuserons sur cette page pour enrichir le débat... (FDAF@fdaf.org)

 


le Projet de réforme

"Cinq propositions pour changer" - Alain de Chivré


Réactions...

- "Le sacre de l'astrologie" - André BARBAULT

- "Réponse d'Alain de chivré à la flamboyante parade d'André Barbault"

- Parole de... Mireille PETIT

- "Quelques questions posées au monde de l'astrologie par la Fédération Des Astrologues Francophones" - Serge BRET-MOREL

- "Rénover la pratique professionnelle de l'astrologie : un pari audacieux qui pose questions et qui bouscule les habitudes" - Alain de Chivré

- "Grandeur et misère des astrologues" - André BARBAULT

- "Epilogue d'un conflit et appel aux astrologues" - Alain de CHIVRE


 

Que pourrions-nous changer concrètement dans notre pratique professionnelle pour donner une chance à l'astrologie de rejoindre les sciences humaines ?

par Alain de Chivré

1) Changer notre appellation Astrologue ? Le nom est galvaudé, utilisé par tous les voyants, et associé systématiquement à la prévision de l’avenir. Nous devons l’abandonner. Ma suggestion : « Praticien de l’astrologie » (faire un dépôt INPI).

Evoque un coté sérieux. Permet la différenciation. Contient certes le mot astrologie, mais identifie une nouvelle profession qui fait référence à un savoir connu. Les autres appellations (comme « cosmopsychologue » ou bien encore « astropsychologue ») entretiennent la confusion.

 

2) Modifier notre présentation Préciser Formateur-Consultant ou seulement Consultant. Faire référence à un label commun. Ma suggestion : « Agrée FDAF ». Même si le grand public ne sait pas ce qu’est la FDAF, ça sécurise un peu comme «Architecte DPLG».

Mettre en exergue trois ou quatre fonctions spécifiques. Exemple : Bilan de personnalité, orientation, aide à la décision, soutien psychologique, accompagnement situation crises, etc…

Eviter l’excès d’information. Eviter aussi le mélange avec d’autres activités, comme la tarologie, la numérologie, etc …

 

3) Mieux définir notre offre de services Etre le plus clair possible. Ne pas employer de termes techniques : révolutions solaires par exemple. Nos clients n’ont pas forcément besoin de savoir quel outil nous utilisons pour l’aider. Le chirurgien nous donne-t-il le nom des outils qu’il utilise pour son intervention ? Préciser plutôt la demande à laquelle on est susceptible de répondre : aide à la décision, aide à la résolution de problèmes interpersonnelles, etc …

 

4) Changer le mode opératoire de la consultation astrologique La méthodologie en une seule séance est inacceptable au regard d’une vraie relation d’aide. La simple expression « faire un thème » (en une seule séance) traduit une neutralisation du consultant. C’est une grave erreur de faire comme s’il n’existait pas. La carte du ciel n’est pas une personne. La moindre étude de personnalité oblige à tenir compte de deux facteurs : l’inné et l’acquis. La carte donne des informations sur l’inné mais rien sur les acquis (à moins d’être ultra-fataliste). D’ou la nécessité d’un dialogue, d’une anamnèse (première séance). D’où l’obligation de faire un travail élaboré, structuré en deux ou trois séances. C’est un minimum. Cela réorganise complètement le protocole opératoire de l’astrologue.

Plus question d’envisager un travail en une seule séance (parler du passé, du présent et du futur). Il faut rompre avec cette habitude perverse. D’abord parce que la consultation sous cette forme dure souvent 2 ou 3 heures, ce qui est beaucoup trop long (ce monologue est un « bourrage de crâne »). Ensuite parce que ce mode opératoire donne un pouvoir excessif à l’astrologue (« celui qui dit ») et que la formule génère énormément de parasites : induction, transferts, manipulations, etc … Sans parler du coût (100 à 150 €) de cette consultation unique qui semble toujours exorbitant. Qui peut s’offrir le luxe d’une consultation unique à 150 Euros ? Trois séances à 30 ou 40 € sont plus faciles à faire accepter par le client. Ces modalités pratiques ont déjà été expérimentées. Elles peuvent aussi déboucher sur un accompagnement plus long (12 séances). Des stages d’initiation à une telle méthodologie pourraient être organisés par la FDAF.

 

5) Reléguer la prévision au second plan C’est le problème le plus délicat. Tant que l’astrologie sera confondue avec la bonne aventure, la voyance et la cartomancie, elle n’aura aucune chance d’être acceptée dans le champ des sciences humaines. Cette relégation ne peut avoir de sens que si il y a, au sein de la FDAF, une réelle volonté d’intégration de l’astrologie dans le monde moderne. La question est : voulons-nous sortir l’astrologie de son ghetto ? Si oui, alors il faut procéder comme l’ont fait la physiognomonie et la graphologie en laissant tomber leur prétention divinatoire. Elles ont ainsi parfaitement réussi à s’intégrer dans l’espace social.

En 1938, Pierre Abraham évoquait déjà la question dans la très sérieuse Encyclopédie Française : « Si l’astrologie est restée occulte, c’est parce que, outre quelques motifs secondaires, elle n’a pas renoncé à ses prétentions divinatoires. Cette attitude la met hors du jeu, lui interdit toute liaison avec les sciences établies […] »

Avant lui, en 1628, le très célèbre Kepler dénonçait déjà les pratiques de l’époque : «Je dis cela afin d’enlever au natif l’illusion de croire que l’on peut lire dans le ciel les évènements particuliers. Certes on peut lire les évènements célestes mais pas les évènements terrestres ».

Serions-nous prêts, aujourd’hui en 2007, à tourner une page de l’histoire en coupant la branche prédictive de l’arbre astrologique pour redonner de la vivacité à notre discipline ? Cette opération chirurgicale effraie bon nombre d’entre nous et pourtant comment faire avancer l’astrologie sans cette amputation ? Comment peut-on, au XXème siècle, se permettre (au vu de l’examen d’une carte du ciel) de prévoir une réussite à un examen, un succès électoral, un changement de travail, etc… sans prendre le risque d’être ridiculisé ? Jouer avec l’astrologie de cette manière, c’est un peu se prendre pour le bon Dieu. Les configurations planétaires ne déterminent pas une fatalité. Il est donc tout à fait regrettable que des praticiens de l’astrologie continuent à entretenir ce doute. En tous cas, ceux qui ont signé le code de déontologie de la FDAF ne peuvent se fourvoyer sur ce genre de démonstrations. Cela doit être dit et souligné.

Ainsi pour reprendre un exemple plus concret : on peut dire si un candidat à l’élection présidentielle se trouve en « bonne condition » pour la période électorale sans préjuger pour autant de son succès. Ce sont les électeurs qui votent, oui ou non ?

Donner à l’astrologie une chance de participer au débat intellectuel contemporain suppose donc :     1) de proscrire tous les effets d’annonces dans la presse, dans les cabinets d’astrologie ;     2) de considérer que tout conseil d’ordre prévisionnel doit être abordé avec la plus grande prudence, si ce n’est pas réservé à quelques experts compétents. La FDAF aurait sans doute intérêt à faire valoir cette « posture » nouvelle des astrologues auprès des journalistes. Ce serait une petite révolution. Si les astrologues ne prédisent plus l’avenir alors que font-ils ? Et bien là se situe le grand pari de la FDAF : une autre voie ?


à vos plumes...

haut de page

 

  par André BARBAULT

Le climat public de l’astrologie, dans ses oscillations naturelles , connaît depuis quelques temps un déclin visible, la condition même d’astrologue y étant mal vécue. J’en ai pour preuve le témoignage du Président de la F.D.A.F., Alain de Chivré, qui, dans le  numéro (47) de La Lettre des Astrologues (automne 2007) en arrive à relancer un débat sur de nouvelles appellations de la matière que nous traitons et du titre sous lequel nous nous présentons !

Pour en être là, il faut bien qu’un malaise profond  règne dans le milieu et nul doute que la cause du trouble soit dans le spectacle d’un galvaudage charlatanesque effroyable et d’une pratique miséreuse où, surtout, les prévisions mondiales sensationnelles ratées de l’entrée du siècle ont eu leur effet dévastateur, la friandise populaire ayant son revers.

J’avais déjà connu du semblable il y a un demi-siècle et il m’a fallu me guérir de la honte que je ressentais  à me présenter comme astrologue. Mais, pour autant, dans  une telle misère, faut-il renoncer au langage consacré, comme si l’on devait se défroquer ?

En son temps, Choisnard, qui était passé par là lui aussi pour d’autres raisons, avant même la vulgarisation stupide qui nous envahit aujourd’hui, a également débattu du recours au néologisme, pour finalement l’avoir franchement rejeté. Et ses raisons demeurent, le changement d’étiquette sur le flacon ne changeant pas son contenu. Et surtout, pourquoi renoncer à la spécificité du terme, la perfection, la pureté, la noblesse même des mots  que sont « astrologie » et « astrologue », venus de si loin,  et demeurant parce que allant de soi, alors que les néologismes successifs tentés au siècle écoulé – nul besoin même de les rappeler - telles les feuilles mortes que je vois tomber de l’arbre devant moi en cette entrée de novembre, ont  disparu les uns derrière les autres ? Nul doute que pour sortir de ce marasme, le seul recours est que chaque astrologue se redresse et fasse prospérer de son mieux une astrologie de qualité qui le rende heureux par l’excellence de ses résultats avec la reconnaissance qui en sera faite, le public étant aussi ou pouvant devenir celui qu’on mérite.

 

Le malaise me paraît encore plus profond lorsque j’apprends, et j’en suis peiné, que la Fédération en question en vient même à remettre en cause la « pronostication » elle-même, qui était l’ambitieux art conjectural des anciens. Si le Président en arrive là, c’est par souci d’éthique d’un confrère qu’humilie en sa personne – comment ne pas le comprendre et peut-on lui en faire le reproche ? – le fiasco de prédictions  qui choquent par tant d’irrespect du savoir traditionnel et si peu de responsabilité de prévisionniste. Mais l’échec d’une prévision n’est, après tout, qu’une accidentelle faillite de l’art que j’assimile à du non-être d’astrologue aboutissant à une tombe de l’astrologie. Tandis que sa vivante réussite – elle existe heureusement – en est le couronnement. Si bien que, malgré le mal du ratage – car prévoir est l’opération de l’esprit la plus difficile qui soit en ce monde, et dans tous les domaines, le nôtre compris en dépit de son substrat astronomique infaillible – il faut sauvegarder cette mission supérieure de l’art d’Uranie, sous condition nécessaire de s’y montrer à la hauteur.

 

Nous sommes là, d’ailleurs, en présence d’un renoncement qui va à contre-courant de l’histoire, puisque maintenant aucune discipline de l’esprit n’échappe à la nécessité de prévoir. Et rien n’est plus naturel. Nous ne pouvons vivre le  présent isolé de ce qui précède et de ce qui suit,  sans surtout se demander où il nous mène, notre installation temporelle sur la durée allant de soi et imposant une continuité unitaire de la vie : adossé à hier, notre aujourd’hui se projette sur demain, poussé qu’il est par le premier autant que tiré ou attiré par le second, la qualité de notre existence exigeant justement de discerner le mieux possible ce « vers où l’on va ».

 Ce rappel nécessaire nous repositionne en tandem « être-devenir » :   configuration d’une toile de fond porteuse des potentialités de l’humain à sa souche, autant que plate-forme sur laquelle se dresse la dimension évolutive d’un vécu existentiel de ces tendances dans le débit du temps. Cette seconde séquence de l’être dans la durée s’impose d’elle-même.

Au surplus, la seule certitude sur l’avenir que nous autres humains ayons sur cette Terre est précisément le cours des astres, dans un dévoilement à perte de vue du perpetuum mobile qui n’a pas de secret pour nous. Or, c’est cet atout unique que nous avons justement entre nos mains, bien évidemment chargé d’une finalité d’anticipation du lendemain.

Je vous en prie, ne prétextez pas du massacre encouru de son exercice par d’indignes ou incapables confrères pour jeter l’enfant avec l’eau du bain. Bien sûr, la prévision ne se traite pas à la légère et il faut y mettre le prix, alors que, comme à table, la consommation astrologique a ses « bas morceaux » de pratique divinatoire, l’astrologie horaire – dont j’ai crû longtemps qu’elle était une branche morte du tronc de l’arbre astrologique : elle a la vie dure ou faut-il la révolutionner ? – en étant la plus grande pourvoyeuse et de si misérable façon. Et il y a forcément un risque extrême à  prédire, le mot lui-même étant du même coup malfamé (encore que les savants l’utilisent, mais eux peuvent se le permettre), la prévision seule gardant ici sa dignité.

J’ai cru comprendre, d’une lecture récente, que seule la configuration en soi mériterait ce titre, ce qui en est déduit devant se disqualifier prédiction. Ce serait là méconnaître la distance qui sépare les deux termes, situés à deux niveaux différents de la tentative de saisie du futur. Si la prédiction s’entend le plus souvent comme produit « sauvage » de jet-tout-cru d’une configuration dont s’empare l’intuition , et considérablement risquée puisque finalisée à quelque chose de particulier, d’unique pourrait-on dire, en diffère du même coup tout à fait la prévision comme interprétation rationnelle élaborée, formulant une valeur de tendance, laquelle s’applique au « ou bien ou bien » d’équivalences symboliques au caractère analogue commun (ce que connaissent les psychanalystes avec le phénomène de substitution d’un état à un autre). Ce qui est naturel puisque le fait vécu en tant que tel est hors d’inscription, un extérieur en tout cas ignoré de l’écriture astrale, laquelle n’en livre que ce qui en est intérieurement ressenti, c’est-à-dire son contenu purement subjectif. Mais, dès lors, l’aventure est-elle si risquée ?

Et si je disais même qu’il est beaucoup plus facile de se livrer proprement à un exercice prévisionnel élémentaire que de s’embarquer à embrasser la signification psychologique d’ensemble d’une quelconque configuration, vécue d’ailleurs si différemment d’un âge à un autre  de la vie ?

C’est dans l’incarnation de notre existence, au fur et à mesure qu’elle se débite à travers ce qui s’y passe, que nous découvrons qui nous sommes, notre être en exercice de vivre s’y dévoilant dans notre devenir, ses manifestations du dehors étant plus perceptibles que notre silencieuse intériorité. Eh bien ! c’est à portée de main que nous en avons une modeste application d’une façon vivante. Observez banalement le simple transit annuel de la conjonction du Soleil (modulé par ses aspects du moment qui en font une application positive ou négative) sur chacune de vos positions planétaires, son passage actualisant celle-ci sur le champ, et vous apprendrez quelque chose du vécu ou du ressenti de votre configuration transitée, dans le langage de sa tendance. Surtout si vous comparez ce même transit solaire d’une année sur l’autre, compte-tenu de la qualité solaire chaque fois différente, et plus encore si vous faites la comparaison avec les oppositions solaires aux même positions. C’est cela, à la base, la prévision véritable. Elle ne dit pas comment, en sourdine généralement ou occasionnellement  avec éclat, vous allez vivre ce banal petit transit de quelques jours, ce qui va – ou ne va pas – s’y passer en matière d’événement, de situation, ou simplement en état d’âme ou climat moral ; mais une petite note s’y fait entendre qui livre le « sens » du vécu ou du perçu en question, et c’est cela l’essentiel. Rien ne vous empêche d’aller plus loin dans votre investigation, en imaginant  - pourquoi pas ? - quelque chose de particulier qui peut arriver dans le climat que vous vivrez alors, mais vous glissez là sur le terrain divinatoire, votre intuition pouvant, certes, y faire merveille en réussissant votre prédiction, aussi bien qu’elle peut  carrément vous mystifier, ce qui est là, toutefois,  une autre histoire...

Là ne s’arrête pas l’invitation à croiser le capital foncier de l’assiette psychologique du thème au vecteur de son déroulement dans le temps pour un résultat intégral. Car non seulement, en unijambiste, vous vous privez des ressources prévisionnelles qui vous sont offertes, mais encore, vous faites entrave à la nécessité d’une véracité de sa connaissance. Car, le savoir à acquérir, on ne le prend en main soi-même qu’en contrôlant personnellement la valeur de chaque facteur utilisé. Or, le terrain purement psychologique se prête mal à un tel contrôle et il faut avoir recours à la saillie du risque, au radical tout ou rien du résultat prévisionnel.

HOMME-FEU : bois de D. Galanis illustrant Une Saison en astrologie de Léon Paul Fargue, Edition de l’Astrolabe, Paris, 1945. Création de l’esprit à valeur d’érection, de conquête  aux calories de la passion, la prévision est un flamboiement astrologique.

Si vous saviez comment j’admire – si j’ose dire – le troupeau d’innocents moutons de Panurge embringués maintenant dans de mirifiques interprétations de Chiron, alors que rien - strictement rien, je vous l’affirme et je sais ce que je dis - n’a été fait pour établir la moindre valeur des manifestations de ce rien du tout (alors qu’il faut déjà pressurer nos planètes mastodontes à dizaines de satellites pour les faire vraiment parler) !

Parce que, en une bulle neptunienne collective, en cœur on y croit… Et je me vois revenu à mes dix-huit ans où ma naïve vérité tenait au credo de la rhétorique de mes lectures. Il fallut le choc terrible d’un fiasco prévisionnel monumental pour vider ma cervelle de mes chimères et ce fut la plus grande, la plus profitable leçon d’astrologie que je reçus de toute ma vie ! Cette histoire, déjà citée, s’est passée à l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale en 1939. Mon frère Armand et moi avions passé des journées entières à sonder les thèmes mondiaux : ingrès, éclipses, lunaisons, Société des Nations, Etats, chefs d’Etat, révolutions solaires, etc..., pour conclure avec conviction que la guerre n’aurait pas lieu. Imaginez la bulle géante d’illusion nous pétant en pleine gueule ! Ce qui nous avait froidement douché et remis l’esprit au contact des réalités, les pieds sur terre : nous étions devenus des astrologues enfin adultes, apprenant petit à petit à pressentir le cours de la guerre... Mais, et si l’on ne s’était pas mesurés à cette épreuve ? Question primordiale …

 

C’est surtout en se trompant qu’on apprend, grâce à la sanction salutaire de l’échec, et plus flagrant est celui-ci, plus profitable en est la leçon. Il faut laisser sa foi au vestiaire – mais encore faut-il en prendre conscience, un examen auto-critique s’imposant - et ne pas craindre de se « jeter à l’eau » à son compte personnel dans l’expérimentation prévisionnelle, afin, justement, de savoir si l’on est vraiment dans le vrai, ce qui est la manière la plus sûre de forger son savoir pour devenir un astrologue adulte.

 

J’attaque en ce moment une étude nouvelle sur les catastrophes naturelles, dossier en dépôt depuis des décennies où je suis immobilisé dans une incapacité prévisionnelle dont je pense ne jamais pouvoir sortir. En même temps que j’interpelle un travers malheureusement répandu : le sempiternel exercice de collègues qui lisent si bien astrologiquement ce qu’ils connaissent déjà, c’est à dire ce qui est arrivé, en incriminant telle éclipse de Soleil, tel ingrès ou telle lunaison, à propos de tel séisme, cyclone ou raz de marée, croyant avec assurance avoir déniché la cause astrale de la perturbation naturelle survenue. Justification forcément suspecte parce que sans renvoi d’ascenseur, la prévision du même type d’événement par le même moyen brillant par son absence. Or, une telle impasse rejoint le blocage où je me trouve devant ces catastrophes naturelles, au point de m’interdire toute prévision du genre. Car cela aussi doit être dit : de toute façon, on ne peut pas tout prévoir.  Mais, ce que je sais mieux, en revanche  - et cela, cette fois, j’en suis même sûr – c’est ce qu’il ne faut pas faire, m’adressant ainsi à mes collègues finalement en panne eux aussi.

Immobilisés de toute façon dans un passif, il faut à tout prix que vous cessiez de vous contenter du fait a posteriori en restant uniquement d’incorrigibles suiveurs de l’histoire, d’éternels justificateurs de ce qui est arrivé, planqués aux basques ou à la traîne de l’événement connu. Ce qui est, du même coup, échapper aux lueurs d’une inconsciente foi astrologique si docile à mettre la configuration à toutes les sauces, ayant toujours dans sa besace de quoi trouver une explication à ce que l’on sait déjà, allant au besoin chercher des fraises au pôle Nord pour se tirer d’affaire ou en usant même du faux-nez, bref naviguant sur une opération en trompe l’œil qui tourne en rond autour du sujet sans jamais l’atteindre. Alors qu’il ne faut pas cesser de se confirmer.

Or, on ne sort de ce cercle vicieux qu’en allant jusqu’au bout de sa démarche corrélationnelle qui lie sans faille la configuration à sa manifestation dans le continuum d’un glissement du passé au futur, sur la même piste demain devant se confirmer comme prolongement d’hier et d’aujourd’hui, la transcendance de la prévision – c’en est une comme dépassement du connaître - faisant le salut de l’astrologie en cautionnant la connaissance du praticien : mission accomplie d’un aboutissement qui dispense du bavardage dans le vide.

Ainsi percevons-nous bien, ici, l’importance et même la nécessité de la démarche prévisionnelle comme ressource de confirmation ou d’infirmation de son savoir, comme preuve de vérité à se donner à soi-même, sinon comme moyen de se corriger.

 

Certes, la prévision ne s’impose pas comme une obligation astrologique, et, du moment qu’il en use pour lui-même à titre d’auto-vérification de son savoir, le praticien qui, par conscience ou selon son éthique, se refuse à prévoir pour les autres  - il y a aussi des raisons parfaitement valables à cela - est un confrère tout à fait estimable, son seul champ d’investigation psychologique se suffisant largement  à lui-même. Outre qu’en face  n’existe que trop le danger d’abuser  de son pouvoir prévisionnel ou de le mal exercer. Car il est bien évident qu’en pleine conscience de ses responsabilités, on ne peut prévoir que prudemment, d’une main tremblante et en ne traçant qu’une silhouette, en ne brossant qu’une esquisse, mais toutefois pour aboutir à un jaillissement du futur. Aussi imparfaite même que soit cette échappée d’inconnu du pronostic, distante en cela du potage neptunien de lueurs interprétatives trop généralement convenues, sa touche de réalité n’en est pas moins là. Et si le risque d’erreur existe – fallait-il qu’on me poussât à le dire ? – je confesse qu’il n’en faut pas plus  pour me piquer au jeu, il est vrai, le plus souvent dans le choix de  circonstances judicieuses. Mais il n’est nulle chose au monde autant que cette conquête du futur qui me soit si intensément désirée, et c’est même comme un émoi amoureux que j’éprouve lorsque ayant, de loin surtout, pipé la substantifique moelle de la configuration, l’écho m’en est rendu par elle à l’accomplissement de son échéance. Et dussé-je me tromper – à dire vrai, cela m’arrive inévitablement – que Dame Uranie est là qui m’honore de la plus parfaite leçon qui soi, comme elle est seule à pouvoir le faire devant ma défaillance. Mais mon plaisir est de conclure ce débat en clamant cette vérité que, dans toute sa dignité, la prévision réussie est vraiment le sacre de l’astrologie.

 Paris le 6 novembre 2007.


à vos plumes...

haut de page

 

Réponse d'ALAIN DE CHIVRÉ

à la FLAMBOYANTE PARADE

d'ANDRE BARBAULT

 

Cher André Barbault

J’ai lu avec une extrême attention votre belle et très sincère réaction à la dernière Lettre des Astrologues N°’47 automne 2007.

Cette Lettre N°47 avait pour but d’amorcer un rééquilibrage de la pratique astrologique : moins de prévision, plus de méthodologie. Cette proposition de rénovation  revêtait donc - dans mon esprit au moins - une grande importance.

Le cœur de votre démonstration est on ne peut plus clair puisqu’elle finit par ces mots « la prévision réussie est vraiment le sacre de l’astrologie », cette dernière phrase n’étant que le rappel du titre même de votre texte « le sacre de l’astrologie ».

Dans votre plaidoirie (brillante sur la forme et surprenante sur le fond),  vous reconnaissez  le « malaise profond » dans laquelle notre discipline est actuellement plongée. Vous attribuez à ce marasme la même cause que j’ai moi-même pointée.

Vous évoquez   « le fiasco des prédictions ,  le galvaudage charlatanesque effroyable, la pratique miséreuse, et surtout les prévisions mondiales sensationnelles ratées de l’entrée du siècle » qui, vous le soulignez, ont eu « leur effet dévastateur ». Un peu plus loin, vous faites allusion au « massacre encouru de l’exercice (de la prédiction) par  d’indignes ou incapables confrères ». Vous allez même jusqu’à condamner sans ménagement et sans appel l’astrologie horaire. Vous confirmez là de façon plus péremptoire que moi et de manière beaucoup plus sévère les propos que j’ai tenus.

Là où devant le spectacle d’un tel désastre, je suis amené à proposer d’arrêter les frais, de rectifier la situation, de faire preuve de sagesse, d’esprit critique, et surtout d’une attitude constructive et réformatrice, vous intervenez sous la forme d’une lettre ouverte en prenant très officiellement et avec témoins  le contre pied de ma proposition.

Les bras m’en tombent. Reconnaissez l’énorme paradoxe de votre position : comment pouvez vous envisager de couronner une pratique qui « rate » son propos régulièrement ? Vous dressez un tableau catastrophique de la situation, vous en rajoutez en faisant l’aveu de vos propres échecs (guerre de 39 et catastrophes naturelles) puis vous concluez en criant « vive la prévision ». Quelle drôle de sacre et quelle étrange ambigüité !   

 

Je souhaite donc que vous m’expliquiez l’antinomie de votre démonstration  car, dans l’immédiat, je ne comprends pas. Je crains que nos adhérents soient quelque peu décontenancés par ce pavé dans la mare de la Fédération à un moment important ou semble se dessiner une véritable rénovation.

Je sais que la prévision est un sujet sensible dans le milieu astrologique. Ce n’est pas d’aujourd’hui mais sur ce plan les principes de la FDAF ont toujours été très clairs . Tous les documents fondateurs de la Fédération font état d’une volonté de restaurer l’image de notre discipline en évitant la confusion avec les arts divinatoires. C’est écrit noir sur blanc dans nos documents de présentation (particulièrement le trois volets que nous distribuons dans tous les congrès depuis 1996)

Le code de déontologie, que vous avez vous même cautionné, affiche la couleur aussi clairement avec :

Art. 1 "Les astres inclinent mais ne déterminent pas"

Art. 5 [;;;] L'astrologue proscrit toute pratique ayant trait à la superstition.   

Art.7 [...] Dans ses informations sur ses activités, dans ses propos, l'astrologue (membre de la FDAF) s'abstient de toute démonstration excessive avec des promesses miraculeuses. Il fait preuve de tact et de sérieux. Il aborde toute question prévisionnelle avec la plus grande prudence et s'interdit de prédire formellement des évènements touchant à la vie physique ou à la santé de ses consultants ou de leurs proches

Je considère donc que ma proposition de rénovation s’inscrit dans la droite ligne de notre éthique . Après avoir identifié les vraies causes du marasme je présente des solutions réalistes :

-         constitution d’un label destiné à nous différencier des arts divinatoires

-         réalisation de modèles et protocoles cliniques pour la consultation

-         mise au second plan de la prévision et reformulation de la pratique prévisionnelle

Et là, surprise, grosse surprise : vous me barrez le chemin avec une démonstration triomphale qui met à l’honneur les effets d’annonces, les « prises de risques », les pronostics spectaculaires qui « font mouche » comme si l’astrologie devait être confondue avec une vulgaire « roulette zodiacale » : on perd ou on gagne. 

Moi qui suis un praticien laborieux exerçant son art au quotidien, je suis choqué.

Jusqu’à ce jour j’étais persuadé que l’astrologie était une discipline de l’esprit qui plaçait l’homme au centre de ses préoccupations et bien, cette fois, votre plaidoirie très objectale me met vraiment mal à l’aise.  Je n’y retrouve pas mes classiques.

Je vous cite (dans Prévisions de l’avenir chez Grasset ) : « L’événement lui-même, en tant que tel, ne figure pas dans les coordonnées de la configuration : seule y est incluse la tendance psychologique qui , à l’arrière plan, sous tend cet événement quelque peu comme pousse une plante sur un terrain donné … »

« La prévision astrologique est essentiellement une prévision psychologique en même temps qu’une psychologie prévisionnelle … »   

Ou encore :

« Au lieu de véritablement prévoir l’avenir, l’astrologie ne fait le plus souvent que nous éclairer sur lui … »

J’entends encore votre déclaration mémorable  sur la radio  Europe 1 : « L’astrologie a besoin de la liberté pour être sauvée »

 

Cher André Barbault, vous savez l’estime que je vous porte et la reconnaissance que je vous dois pour avoir accepté de figurer au tableau des membres d’honneur de la Fédération. Vos qualités humaines, votre sensibilité, votre talent littéraire, votre culture et bien sûr  votre contribution au savoir astrologique … tout cela m’inspire forcément un grand respect. Envers et contre tout, il faut que éclaircissions ce malentendu. Vous avez choisi de le rendre public . Cela nous obligera donc à rendre compte de nos échanges ultérieurs devant les adhérents. Ces échanges ont toujours été courtois jusqu’à maintenant, je souhaite que cela continue. Ce débat contradictoire a des vertus positives. Il faut que l’astrologie grandisse. Je compte toujours sur vous.

Alain de Chivré     


à vos plumes...

haut de page

 

Parole de... Mireille PETIT

Lundi 7 Janvier 2008

        J'ai lu la lettre d'André Barbault et la proposition de réforme de la pratique astrologique d'Alain de Chivré à laquelle j'adhère dans les grandes lignes. La Fédération ne remet pas en cause la "pronostication", elle remet en cause la façon dont elle pratiquée, c'est bien différent ! Au delà d'un pronostic réussi, il existe une relation entre un astrologue et un consultant qui doit être, elle aussi, réussie et pratiquée dans les règles de l'art de la relation d'aide. Lorsqu'on fait une prévision individuelle c'est de cela également dont il s'agit: aider à faire un choix, à prendre une décision.....

        Le propos tenu par André Barbault dans sa lettre ouverte envoyée à la FDAF est essentiellement celui d'un expert en prévision mondiale. Par ailleurs, le propos d'Alain de Chivré dans le n°47 de la "Lettre des Astrologues" est celui d'un astrologue qui se bat pour que l'astrologie s'intègre dans le domaine des sciences humaines; il est clair qu'il est plus orienté vers une astrologie psychologique.

        Je comprends fort bien la déception du président de la FDAF en lisant la lettre d'A B qui ne répond pas à la proposition de réforme. AdC attendait probablement un avis sur ses idées développées de manière très claire au regard de la "pratique" astrologique. Il propose entre autres, une nouvelle présentation de l'astrologue, une meilleure définition de l'offre de service de l'astrologue, et un changement du mode opératoire de la consultation astrologique. Il s'inquiète de la marginalité des astrologues et propose en fait une stratégie pour que l'astrologie soit acceptée dans le champ des sciences humaines.

        Pour autant que la lettre d'AB soit critique lorsqu'elle évoque "le fiasco des prédictions, le galvaudage charlatanesque effroyable, la pratique miséreuse, et surtout les prévisions mondiales sensationnelles ratées de l'entrée du siècle " , elle n'en demeure pas moins centrée sur la prévision en astrologie mondiale. De son côté, AdeC pointe le doigt sur la prévision individuelle considérant que "tout conseil d'ordre prévisionnel doit être abordé avec la plus grande prudence"....."on ne peut plus pratiquer l'astrologie comme on le faisait au moyen âge ou même au début du XXème siècle".

         Il est évident que cet échange risque de devenir un dialogue de sourd si chacun défend sa propre spécialité, dialogue de sourd qui reflète bien la situation actuelle entre les différents courants astrologiques .

        La vocation de l'astrologie est également celle de révéler nos besoins fondamentaux et la prévision dans sa connotation la plus noble est une connaissance qui nous permet d'évoluer si nous le voulons bien. Chaque astrologue peut librement se façonner un outil qui lui correspond; les médecins appliquent bien des médecines différentes en respectant une déontologie commune!

     Le projet d'Alain de Chivré est courageux et vise à mettre de l'ordre dans un domaine qui, par réaction à l'ultrarationalisme de ce dernier siècle, glisse doucement mais sûrement vers un "irrationalisme" aussi confus que délirant. Nous sommes submergés par une foule de commerciaux qui font bon marché avec les magiciens, les mages du présent et du futur, les vendeurs de bien-être et ceux qui proposent des billets en direction de lointaines civilisations intergalactiques dont ils ont eu des nouvelles...Et dans ce bazar de l'occulte, peu mystique mais très mystificateur, les sceptiques de l'astrologie trouvent de l'eau pour leur moulin !

     L'enquête continue donc grâce à ces personnes comme Alain de Chivré qui ne supportent pas les vérités "préfabriquées" et qui sont suffisamment modestes pour remettre en cause les résultats obtenus. Le sociologue Carlo Lorenzani a dit: " La vérité - celle qui est vraie - est une mosaïque cachée dont on découvre de temps en temps une tesselle. Dieu sait avec quelle difficulté ! Mais l'Œuvre d'Art dans sa totalité nous ne la verrons probablement jamais."

     Mireille Petit


à vos plumes...

haut de page

 

QUELQUES QUESTIONS POSEES AU MONDE DE L’ASTROLOGIE PAR LA FEDERATION DES ASTROLOGUES FRANCOPHONES

par Serge BRET-MOREL

Une fois de plus, la Fédération Des Astrologues Francophones pose la question de la prévision, non pas pour exiger qu’elle disparaisse de l’astrologie, mais pour demander que l’on rediscute de ses limites. Dans le cadre de la pratique professionnelle, son président a proposé de rénover la consultation astrologique en y intégrant la notion d’anamnèse, laquelle permet de replacer la personne au centre de la consultation, c’est à dire de désacraliser la pratique de l’astrologie, en particulier la prévision. La technique peut-elle tout justifier ?

Le mélange des genres et des problématiques semble être la raison première de la difficulté à établir un dialogue sur la question de la prévision : les enjeux de cette question sont si nombreux qu’elle est éminemment complexe. Pourtant, la question des limites de la prévision est déjà réglée pour beaucoup même si les arguments invoqués sont discutables et appelés à être discutés puisqu’ils amènent à une conclusion absurde : ce serait à chacun de définir ses propres limites !!! La FDAF aimerait donc rappeler sous forme interrogative quelques questions posées dans le dernier numéro de son bulletin trimestriel La Lettre des Astrologues (N°48) auxquelles elle estime que personne n’a pris le temps de réagir vraiment dans le détail lorsqu’il a voulu manifester son désaccord. La FDAF espère donc que le dialogue sera possible malgré la difficulté du thème.

 

Voici quelques questions OUVERTES posées à tous :

Qu’est-ce que l’astrologie ne peut pas interpréter ? Si l’astrologie n’est pas au-delà des déterminismes communs, l’astrologue peut-il vraiment s’affranchir d’une anamnèse ? Autrement dit, tout est-il écrit dans les cartes du ciel ?

Qu’est-ce que l’astrologie ne peut pas prévoir ? Autrement dit, quelles sont les limites de la prévision ? Les autres disciplines ont délimité des champs pour leur prévision, ce qui les légitime, pas l’astrologie : le problème urgent n’est pas vraiment de savoir si l’astrologie peut prévoir, mais de savoir dans quelles mesures elle le peut ou non. Ne pas se poser cette question amène aux errements quotidiens de l’astrologie de masse qui porte indirectement un préjudice énorme à tous ceux qui voudraient s’intéresser à l’astrologie avec sérieux.

Pourquoi les astrologues cautionnent-ils par leur silence les bêtises entendues trop souvent dans les médias ?

Qu’est-ce qu’une profession qui ne s’impose aucune contrainte ni professionnelle, ni d’enseignement ? Pourquoi une erreur serait-elle toujours imputable à l’astrologue et pas au système astrologique ? Quelle leçon un astrologue tire-t-il de chacune de ses erreurs ?

En quoi la prévision permettrait-elle de tester l’astrologie de naissance ???

Pourquoi l’astrologie cherche-t-elle toujours dans le passé ses lettres de noblesse ???

Pourquoi y a-t-il si peu d’astrologues français docteurs en histoire alors que l’histoire de leur discipline est sensée être si importante pour eux ???

Pourquoi depuis longtemps l’astrologie n’a-t-elle plus amené à de grandes découvertes ??? N’est-ce pas là un symptôme révélateur ?

L’abandon des vieilles techniques de prévision de l’Antiquité et de la Haute Antiquité n’est-il pas la preuve qu’elles prévoyaient mal ? Que la notion de tradition est bancale ? En quoi l’astrologue d’aujourd’hui peut-il voir dans la longévité des astrologies, un gage de sécurité ??? La réponse s’organise différemment à propos de l’astrologie généthliaque ou de la prévision.

Pourquoi l’astrologue est-il incapable de dire si sa prévision est aussi risquée qu’un jet de dé, moins risquée, ou beaucoup plus ? Mais pire : pourquoi ne se pose-t-il pas la question ?

Ainsi, l’astrologie utilisant un système mathématique, peut-elle s’affranchir d’un examen… mathématique préalable à sa pratique ? Autrement dit, le hasard a-t-il une place dans la technique astrologique, peut-elle tromper son utilisateur ?

Enfin, pourquoi l’astrologue ne répond-il pas aux questions qu’on lui pose, ou répond-il par d’autres questions ?

 

Il faut constater que bien des astrologues n’acceptent pas spontanément le dialogue sur la prévision. La chose semble réglée pour un grand nombre, même s’ils n’arrivent pas à proposer quelque chose de clair et de cohérent comme en témoigne le texte du plus illustre d’entre eux, André Barbault. La question de la prévision reste bien du domaine du sacré… Les réponses sont donc fermées : on expose sa vision de la chose, on explique pourquoi tout va bien dans le meilleur des mondes (bien que l’on assume pas toujours publiquement ses activités), ou on explique pourquoi il ne faut rien changer à la situation sinon dans son petit coin. Mais jamais on n’emploie la forme interrogative : pourquoi écrivez-vous ceci ? Pourquoi dites-vous cela ? Etc. Les échanges proposés ne sont constitués que de monologues ; au lieu de poser des questions ouvertes, pourtant à la base même du questionnement personnel, on présente les choses de façon fermée « je pense que », « il est absurde que », etc. Certains refusent même la critique par nature, et trop souvent on qualifie de discutailles ou de détails des questionnements pourtant importants, puisqu’ils ont déontologiquement des conséquences non négligeables.

Comme si traiter de la question du sens, importante en soi, amenait automatiquement à produire des propos eux-mêmes de haute valeur ! Mais cela est faux, il ne suffit pas de se placer sur un terrain (celui des fondements, celui de l’histoire, celui de la métaphysique, celui de la psychologie, etc) pour automatiquement élever le débat. Non seulement il n’y a pas que les collègues qui peuvent dire des bêtises, mais surtout, il ne faut pas se réfugier dans certains questionnements pour pouvoir mieux en éviter d’autres.

 

La notion de remise en question ne doit pas être réservée aux clients et aux critiques, il n’y a pas de raison pour que le monde de l’astrologie en soit affranchi.

 

Serge BRET-MOREL

janvier 2008

 

le site de Serge BRET-MOREL :

L'astrologie face à elle-même
Bilan critique de l'Astrologie
Prologue à une rénovation de la critique

 


à vos plumes...

haut de page

 

RENOVER LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE DE L’ASTROLOGIE : UN PARI AUDACIEUX QUI POSE QUESTIONS ET QUI BOUSCULE LES HABITUDES …

par Alain de Chivré

 

La proposition que j’ai faite à la communauté astrologique dans la dernière Lettre des Astrologues - numéro spécial de l’équinoxe d’automne 2007 – semble avoir été bien accueillie. Elle suscite aujourd’hui encore de nombreuses questions mais dans l’ensemble l’écho est plus que positif. C’est très encourageant. Je remercie tous ceux et celles qui ont bien voulu manifester leur approbation ou apporter leur contribution à ce projet novateur qui vise à sortir l’astrologie de son ornière. Une réforme semble donc envisageable et un groupe expérimental devrait pouvoir se constituer relativement rapidement puisque plus de 30 professionnels se sont montrés intéressés J’ai reçu 3 ou 4 avis critiques qui m’ont incité à expliciter certains points délicats. Voici donc quelques précisions :

Le projet condamne-t-il la prévision de manière radicale ?

Il y a entre l’homme et le cosmos une correspondance subtile. Cette correspondance ne peut être traitée à la légère. Ce n’est pas un jeu. Pourquoi certains astrologues se prêtent-ils si facilement à des effets d’annonces plus ou moins spectaculaires et à des pronostics sur des résultats électoraux (à quoi bon aller voter ) ? Ce genre d’exercice ridiculise notre discipline. Nous en avons fait la triste expérience très récemment, une fois de plus, sur les plateaux de Marc Fogiel ou l’une de nos consœurs s’est trouvée dans une position très inconfortable : elle avait eu la mauvaise idée de pronostiquer l’élection de Ségolène Royal aux dernières présidentielles. Erreur fatale mais surtout inconscience professionnelle que le psychanalyste Gérard Miller s’est fait un plaisir de lui rappeler d’emblée. Comment s’en étonner ? Ces déclarations intempestives portent un préjudice évident à l’image de notre discipline. Elles relèvent d’un fatalisme primaire qui n’a rien à voir avec ce que peut faire l’astrologie en matière de prospective. La prévision astrologique procède d’une analyse systémique et elle oblige tout praticien à respecter les lois de la complexité : paramètres multiples, interactions, globalisme, etc…

Il est scandaleux de faire croire aujourd’hui au grand public que le résultat d’une élection est inscrit dans une carte du ciel . C’est une imposture ou une provocation. L’histoire n’est pas écrite d’avance. S’il en était ainsi, ça se saurait et l’astrologie serait une discipline autrement plus reconnue.

Comment distinguer prévision et prédiction ?

La distinction est spécieuse. Souvent on se contente d’appréciations subjectives. La prédiction sous entend une formulation évènementielle ou factuelle. Elle constitue une entorse au code d’éthique de la FDAF. La prévision évoque quelque chose de plus flou qui laisse la porte ouverte à des ambiguïtés et parfois aussi à des dérives fatalistes. Les questions posées à un astrologue peuvent ressembler à : « Mon fils va-t-il être reçu à son baccalauréat ? Vais-je trouver du travail cette année ? » Comment le professionnel peut-il répondre à ce genre d’interrogations ? Par oui ou non ? Sûrement pas ou alors, autant signer un code du fatalisme plutôt que le code de déontologie de la FDAF.

Un praticien sérieux et expérimenté ne peut, en aucun cas, laisser croire à son consultant que la réponse est inscrite dans le ciel. Rien ne l’autorise à pronostiquer un résultat ni même une probabilité. Dans le cas du candidat au bac, l’astrologue doit se contenter d’évoquer les conditions dans lesquelles l’étudiant risque d’aborder l’examen. C’est tout à fait différent. Autrement dit, il s’agit d’un climat psychologique personnel (qui ne doit pas être confondu avec un résultat d’examen). Ainsi une ambiance Jupitérienne pourrait inciter à penser que le candidat a toutes les chances de se trouver dans un climat de confiance. En tous cas l’interprétation du transit sous cette forme serait tout à fait acceptable parce que d’ordre structurel et donc non évènementielle.

Pour la question « Vais-je trouver du travail cette année ? » L’astrologue ne peut évoquer un risque d’échec sous prétexte que Saturne transite le milieu du ciel. Ce serait une sorte de prophétie auto réalisatrice. Face à une telle interrogation, le praticien doit s’efforcer de susciter de la part du consultant une reformulation de sa question. Pour bien faire, il faudrait que cette reformulation aboutisse à quelque chose du genre : « Que puis-je faire pour trouver du travail cette année ? » Et dans ce cas l’astrologue pourrait inviter son client à faire preuve, de rigueur, de discernement, d’applications dans cette recherche d’emploi. Voici donc à travers ces deux exemples volontairement simplistes ce qui distingue la prévision structurelle du fatalisme astrologique.

 

Dernièrement on trouvait sur le Net des prévisions annonçant la libération d’Ingrid Bétancourt : que faut-il en penser ?

Il s’agit encore d’effets d’annonces. C’est assez spectaculaire. En l’occurrence nous avons lu récemment une démonstration de cet acabit sur You Tube. La libération était annoncée pour décembre 2007 (Jupiter en X). Imaginons que le temps donne raison à notre consoeur : cela ne prouverait rien.

Une multitude de facteurs conditionne un tel événement et c’est ridicule de faire croire que l’astrologie suffit à le pronostiquer. La preuve : cette consœur avait déjà formulé cette prédiction pour Septembre dernier. Sans succès !

Ce n’est pas parce qu’une horloge en panne donne l’heure deux fois par jour qu’il faut en conclure que l’horloge fonctionne très bien. Les raisonnements syllogistiques conduisent ainsi à des absurdités. Et puis, quelle leçon a été tirée de ces deux échecs ? Aucune…

 

Relégation de la prévision : qu’est ce que cela signifie ?

Il ne s’agit pas d’une « mise au placard » mais d’une volonté stratégique : faire passer la prévision au second plan c’est donner une nouvelle chance à l’astrologie de s’intégrer dans la société moderne. Nous sommes confrontés actuellement à une situation d’exclusion tant sur le plan social que sur le plan culturel. La profession est aujourd’hui dans un état de déliquescence. A force d’entretenir (par ces fameux effets d’annonces) la confusion avec la voyance, la cartomancie, la médiumnité, l’astrologie a perdu son identité. Elle s’est progressivement appauvrie au point d’être assimilée à un discours de pacotille. Elle amuse la galerie chaque matin dans les horoscopes et fait le bonheur des magazines au moment des vœux. A part cela … les cabinets d’astrologie sont vides ou presque vides. Quand un astrologue fait trois ou quatre consultations par semaine on dit que c’est un cabinet qui tourne très fort !

 

Comment la conscience collective des astrologues pourrait-elle se satisfaire de ce lamentable état des lieux ?

 En pratiquant la politique de l’autruche ? En se réfugiant dans un espèce de stoïcisme lénifiant : « ça finira bien par s’arranger, cela fait partie des vagues de l’histoire » ? Ou bien souhaite-t-elle se prendre en charge, s’autocritiquer, reconnaître ses erreurs, et rectifier le tir en prenant des mesures concrètes :

a) Sur le plan de la communication externe en proscrivant les effets d’annonces et en évitant de « mettre en vitrine » les techniques prévisionnelles

b) Sur le plan de la communication interne en reformulant les offres de services sur les sites Internet, sur les cartes de visite, sur tous les documents de présentation d’activités (proposer des évaluations de personnalités, des bilans de potentialités plutôt que des thèmes astrologiques, parler de prospectives, d’aide à la décision plutôt que de prévision, etc … )

Toutes ces mesures relèvent plus de la sémantique et de la communication que d’une déclaration dogmatique visant à mettre au rebut la prévision.  

 

Finalement, ce n’est pas la prévision qui est condamnable en soi mais la façon dont les astrologues ou certains astrologues font de la prévision ?

Oui, on ne peut plus pratiquer l’astrologie comme on le faisait au moyen age ou même au début du XXème siècle.

Depuis les origines de l’astrologie, les temps ont bien changé. Tant du point de vue scientifique (où les théories newtoniennes se sont avérées insuffisantes pour expliquer le réel) que du point de vue intellectuel (où les concepts de systémique, de sémantique générale, de cybernétique ont considérablement modifié les façons de réfléchir, d’analyser et de communiquer).

 

Tout compte fait, le malentendu qui existe sur la pratique prévisionnelle n’est-il pas lié à une absence de définition consensuelle de la part de la communauté astrologique ?

En ce qui me concerne je n’ai pas parlé de suppression mais de relégation. La prospective, la mise en perspective, la recherche d’opportunités, la gestion du temps, tout cela est bien dans le champ de l’astrologie. Je trouve simplement que cette approche subtile n’est pas donnée à tout le monde et que par le fait même il est inutile, voire peut être dangereux, de la « mettre en vitrine ». Beaucoup d’autres professions sont confrontées comme nous à ces deux analyses : diagnostic / pronostic. C’est le cas du médecin. Chacun sait combien il est difficile pour lui d’aborder cette question du pronostic. Souvent il préfère se taire. L’astrologue devrait procéder avec autant de réserves et se concentrer sur la partie diagnostic, c’est à dire sur l’évaluation des ressources et la dynamisation des potentialités. Je continue à penser – n’en déplaise à quelques-uns de mes confrères – que l’astrologie est avant tout un système de compréhension de la psyché humaine. C’est là que se situe l’essentiel de notre travail.

 

La compréhension de la psyché humaine … n’est ce pas la chasse gardée des psychologues ?

Le métier de psychologue est strictement réglementé et le label est protégé mais de là à dire que la psychologie est une chasse gardée c’est trop. La psyché est l’objet d’étude principale des astrologues depuis des centaines d’années pour ne pas dire des milliers d’années. Si l’objet d’étude est identique, le fondement, les méthodes et les applications des deux disciplines n’ont pourtant rien à voir.

Les notions d’inné et d’acquis ne sont pas conçus de la même façon par ces deux professions. L’inné est, bien entendu, privilégié chez l’astrologue alors qu’il n’est pas pris en compte ou presque pas par les psychologues. C’est une différence fondamentale. Cela ne devrait pas être une raison suffisante pour les astrologues de faire l’impasse sur les acquis. (D’ou ma proposition des trois séances). Je crois que les astrologues auraient eu intérêt à émettre l’hypothèse que l’inconscient était structuré comme une carte du ciel et que l’astrologie n’était sans doute pas d’ordre comportemental mais c’est un point de vue personnel qui n’engage que moi. Je le regrette du reste car cette imprécision sur l’information astrologique (limitée à la structure de l’inconscient) nous vaut bien des malentendus. L’astrologie ne dit rien sur « ce qui est » mais sur ce qui sous tend la manifestation. Cela devrait être précisé constamment.

Prenons garde toutefois à pas confondre les compétences de l’astrologue avec celles du psychologue. Ce dernier a la capacité d’intervenir dans le champs de l’action sanitaire et sociale. Les possibilités de l’astrologue sont beaucoup plus restreintes.

 

Dans la proposition de rénovation il est question d’un protocole de 3 séances, cela reste à expliquer

C’est une méthode que j’ai utilisé pendant une dizaine d’années quand je faisais beaucoup de consultations (ce qui n’est plus le cas aujourd’hui où je consacre 90 % de mon temps à la formation). La méthode des 3 séances a été éprouvée. Bien sûr je ne veux pas l’imposer à la communauté astrologique mais j’accepterai volontiers de la partager avec les confrères que ça intéresse. En voici un petit aperçu :

1) Si l’astrologue fait une consultation sérieuse, il a le devoir de croiser l’inné et l’acquis. Il ne peut donc faire l’économie d’une anamnèse complète. C’est la vocation de la première séance : biographie, enfance, cadre de vie, professions, activités, et surtout les grandes questions qui ont jalonné l’histoire de la personne … Le praticien n’adopte pas la posture de l’interprète directif, il privilégie l’écoute empathique tout en orientant légèrement l’entretien sur les points importants ou névralgiques du thème pour confronter les informations astrologiques avec la réalité du vécu (sans en présumer pour autant). Cet entretien doit avoir une vertu très libératrice. Il amène le consultant à synthétiser son histoire, à la conscientiser. Durée de la séance : environ 1h-1h30 maximum. Au delà de ce laps de temps il y a des processus qui parasitent la consultation (transferts, contre-transferts, etc …)

2) La 2ème séance est plus conforme à l’idée classique que l’on se fait de la consultation astrologique : interprétation du thème. Une différence malgré tout : cette interprétation est présentée comme un portrait virtuel , une sorte de personnage idéal car rien ne dit que la personne ressemble à son thème. On peut être, dans le cas d’un dysfonctionnement important, « à coté de sa plaque ». C’est là précisément que la consultation astrologique revêt le plus grand intérêt. Cela signifie sans doute que les acquis (éducation parentale, environnement, etc ..) sont venus perturber l’inné.

Lors de cette 2ème séance le praticien doit s’appliquer à faire (de la manière la plus claire possible) un bilan des potentialités avec une mise en valeur des grands traits de la personnalité. Il doit faire ressortir les qualités plus que les défauts et ne pas trop insister sur les aspects sauf si le consultant en éprouve le besoin. L’identification des nœuds complexuels est totalement déconseillée dans un travail de 3 séances. Durée de la 2ème séance : 1h-1h30

3) La 3ème séance a pour but de confronter les 2 premières séances. Il est intéressant de demander au consultant d’exprimer lui-même son ressenti.

Deux éventualités se présentent :

a) Tout semble bien se passer. Le vécu semble coller au thème. Le sujet utilise ses potentialités, cela n’empêche pas l’astrologue de susciter une meilleure utilisation des aptitudes par un commentaire sur les planètes en maisons (emploi judicieux des fonctions planétaires) et par une recherche sur les opportunités à saisir (transits ou progressions éventuelles)

b) Autre éventualité plus complexe : la personne est très éloignée de son thème. Autrement dit il y a un grand écart entre les potentialités et le comportement. Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense.   L’astrologie n’est pas là pour « faire mouche » mais pour révéler. C’est la raison pour laquelle je souris quand certain de mes confrères astrologues me disent que nous ne faisons pas de psychologie. Que nous le voulions ou non, nous en faisons. A notre insu la plupart du temps. Il peut donc arriver que cette 3ème séance fasse apparaître une dysharmonie importante qui justifie pleinement la consultation. Parfois le dysfonctionnement est l’expression d’une réelle souffrance due à un décalage inné/acquis qui obligera l’astrologue à orienter vers un professionnel habilité. Certains praticiens peuvent aussi avoir la compétence pour envisager d’effectuer ce travail d’accompagnement ou de développement (je proposais autrefois un protocole de12 séances).

Quelle que soit l’éventualité, on comprendra que cette 3 me séance a une vocation dynamisante ou réparatrice. Elle oblige tout praticien à avoir un très grand esprit de synthèse et une capacité à stimuler le développement des qualités propres à la personne.

Voici donc un petit aperçu d’un protocole de consultation astrologique modélisé sur un rythme ternaire (cardinal, fixe, mutable). Bien sûr, nous nous éloignons par le fait même des habitudes (un seul entretien). Le processus des 3 séances « oxygène » considérablement la consultation astrologique.

Le client n’est plus confronté à une profusion d’informations en un minimum de temps. La prestation de services de l’astrologue se paie en 3 fois (30 à 50 € par séance), elle semble donc beaucoup moins dissuasive sur le plan budgétaire.

De son coté l’astrologue effectue un travail plus élaboré avec une interactivité qui laisse des espaces de réflexion entre chaque séance. Les informations livrées par le praticien n’en sont que plus digestes pour le consultant.

 

Alain de Chivré

 

P.S.- Si le besoin s’en fait sentir, la FDAF pourra peut-être organiser une journée de travail sur cette approche méthodologique


à vos plumes...

haut de page

 

GRANDEUR ET MISERE  DES  ASTROLOGUES

 

Après vous avoir lu au n° 48 de La Lettre des Astrologues, je suis désolé, mon cher Président, de vous avoir troublé à mon sujet, d’autant que sa  raison m’échappe, car mon parcours est en ligne droite et à ciel ouvert. Je n’ai pas cessé de lier psychologie et prévision en individuelle, tout en m’expérimentant à la prévision mondiale. Et quand vous me citez en référence à un ouvrage datant d’un demi-siècle, sachez que mon dernier en est l’aboutissement. .

 

 Ce qui motive notre désaccord est cette « relégation » au son funèbre que vous infligez à la prévision  - finalité supérieure de notre art, j’insiste - qui, convenez-en, s’assimile, en voulant aussi congédier nos titres, à un deuil de l’astrologie, où je reconnais la manifestation d’une signature scorpio-plutonienne. Même si vous prenez des gants en entendant malgré tout pianoter quelques transits, ce climat endeuillé n’en est pas moins là, ce qui appelle la vindicte.

 

Je vous avoue de mon côté ne pas beaucoup aimer la justification que vous donnez, Serge Bret Morel et vous, à la réticence que vous rencontrez en prétextant qu’elle est le fait d’attardés, fixés à la tradition et aveugles et sourds à la modernité …Permettez-moi de vous rappeler – vous paraissez l’ignorer -  que la « modernité » astrologique est venue au milieu du siècle dernier en France  du Centre International d’Astrologie dans le sillage de ma De la psychanalyse à l’astrologie,, au contact du milieu psychanalytique français (analysé personnellement,j’ai même exposé un thème de Freud dans le n° 107 de la revue Psyché qui lui était consacré,texte en annexe à celui-ci paraissant dans mon site), comme de Mircea Eliade et de Jung, avec des conférences faites au Cercle Jung de Paris, ainsi que par lecture de  Gaston Berger pour la caractérologie. Antérieurement, de Choisnard à Gouchon, l’astrologie était portée par des ingénieurs, à peine intéressés à brosser quelques traits de caractère, leur objectif central étant d’ajuster l’alignement des directions primaires au déroulement  de l’existence. De leurs mains, elle est passée à celles des psychologues, s’engageant en astropsychologie. Faut-il aussi rappeler qu’il y eut un numéro spécial universitaire de l’ Astrologue  n° 45-46, dont la seconde page de chaque couverture montre nos liens culturels. Et puis, je trouve bien légère la critique que fait Serge de la tradition qui mérite encore un grand intérêt, en lecture au second degré, et à qui, de toute façon, nous devons l’essentiel, le fondamental de notre nature anthropocosmologique  et de son code de lecture. Sans ces fonts baptismaux,

 

qu’eussions-nous devenus ? Au surplus, s’il est naturel  de prendre en défaut le praticien qui se trompe, le théoricien qui plane au-dessus des choses dans un discours vide n’échappe pas au malaise ressenti. Si Serge excelle dans la logique, personne n’étant infaillible, ses broderies  épistémologiques ont parfois leur errance, faute d’adhésion à la phénoménologie du sujet ;  et quand il s’en approche, il lui arrive que sa démarche soit négligente, comme celle-ci que je veux bien croire hâtive, surtout  après avoir estimé qu’en se confrontant à sa difficulté «la prévision n’est pas honorable en soi »    : «De même, les conjonctions Soleil-Jupiter durent 30 jours par an, soit 1 jour sur 12, et l’ajout des sextiles et trigones rapproche la présence annuelle de telles configurations d’un lancé de dés … Que peut-on vraiment en tirer ? ».

 

Que voila bien là un petit chef d’œuvre de nébuleuse noyant le poisson, où s’oublie la rythmique de la cyclicité à l’oeuvre et à  trop évidente finalité démissionniste qui sent la dérobade ou le refus, vouée ainsi à la poubelle de l’arnaque antiastrologique ! Afin d’en juger, cessons la parlotte pour descendre sur le terrain des faits.

 

Pour la démonstration qui s’impose, je suis tenu de renvoyer le lecteur à mon Astrologie confirmée où j’ai consacré un chapitre intitulé : « Le fait astrologique prévisionnel », au cours duquel est présentée la matière des conjonctions Soleil-Jupiter du dernier demi-siècle et des événements mondiaux qui s’y sont déroulés, faisant défiler du même coup les épisodes de détente les plus représentatifs de notre histoire. Avec l’accompagnement  d’engagements prévisionnels en série.  Au surplus s’y ajoute l’expérimentation prévisionnelle effectuée sur les guerres importantes :  Algérie, Vietnam, Golfe, Kossovo, Afghanistan, Irak. Le lecteur jugera ce bilan. Il n’a jamais été prétendu que l’on pouvait  annoncer la fin d’une guerre commençante ; tout au plus peut-on signaler la venue de courants de détente, plus ou moins forts, pouvant y conduire. Dans son temps anti-astrologique, Gauquelin a fait des gorges chaudes de m’y être repris plusieurs fois pour tomber sur la fin de la guerre d’Algérie, s’étant gardé de dire que les  échéances précédentes (notamment trois conjonctions Soleil-Jupiter successives) étaient tombées sur les  avancées principales vers la paix et que la quatrième dernière, décisive, anticipait l’événement, tout de même, de seize mois. Pareillement avec la guerre du Vietnam, mais, en finale, la conjonction Soleil-Jupiter du 10 janvier 1973, annoncée sept mois plus tôt comme échéance pacifique possible, allait tombée sur les trente-cinq heures de la négociation Kissinger-Le Duc Tho du 8 au 13 janvier arrachant  l’armistice., signé le 23 janvier suivant.

 

Mais puisque nous sortons de la dernière conjonction Soleil-Jupiter du 23 décembre 2007, parlons-en, en poursuivant notre même exploration.

 

Il y a  trois ans  en janvier 2005, je publiais dans mon site, en communion avec Gérard Laffont, un texte intitulé : «Vers la paix au Moyen-Orient ? », obligé naturellement étant le point d’interrogation. Traitant la conjoncture Jupiter-Saturne-Pluton, j’y formulais notamment

une relance de la tendance pacifique concernant Israël et les Palestiniens, en particulier à la conjonction Soleil-Jupiter du 21 novembre 2006, puis à la suivante du mois dernier. Or, après la guerre Israël-Hezbollah de l’été 2006 qui engendra un climat guerrier entre les deux pays, un cessez-le-feu israélo-palestinien fut signé le 26 novembre 2006, et le lendemain, le Premier ministre d’Israël relançait le projet d’un « accord de paix entre Israël et un Etat palestinien indépendant … ». De là date l’ouverture de négociations qui, malgré le choc de la prise de Gaza par le Hamas à l’opposition soli-jovienne de juin, prirent forme au trigone de début août, ce que Le Monde du 10 août salua d’un titre de première page en gros caractères : « Proche-Orient : la confiance renaît ». Processus qui se poursuivit jusqu’à l’arrivée de notre dernière conjonction. Et quelques jours avant celle-ci, le 17 décembre, Paris réunissait en conférence 90 délégations venues assister économiquement l’Autorité palestinienne pour édifier l’Etat souverain qui, selon les vœux des Américains à la Conférence d’Annapolis de novembre, devrait être créé avant la fin de 2008.

 

Certes, on a le droit de bouder à contre-cœur ces deux résultats successifs, mais ce n’en est pas moins là une manière de cracher dans la soupe, ce qui n’empêche pas qu’ils sont bien là. Dans mon texte du 4 janvier 2007 : « Le ballet diplomatique  de 2007 », je déclarais que si la partie n’était pas encore jouée en cette fin d’année (elle est loin de l’être tant immense est le bouleversement à affronter), elle aurait des chances de se conclure au passage d’une conjonction Soleil-Vénus au trigone de Jupiter du  12 au 19 mai 2008 (au moment où j’écris, j’apprends que le président américain, G. Bush, qui est au Moyen-Orient, vient d’annoncer qu’il y reviendra en mai prochain : il pourrait s’y passer quelque chose d’important). J’avais présenté cette prévision dans Le Nouvel Observateur du 3 janvier 2007 en précisant qu’il s’agissait d’une chance de conclusion  pacifique, sans savoir pour autant si elle aboutirait. Mais n’est-ce pas déjà quelque chose de significatif d’avoir prévu cette vague pacifique deux à trois ans à l’avance ?

 

Et puisque je rappelle mon texte du 4 janvier 2007, je profite de cette opportunité pour y ajouter la prévision faite d’une détente venant de la Corée du Nord qui renonça à l’arme atomique et se rapprocha de la Corée du Sud (superposition de la conjoncture Jupiter-Saturne-Pluton de l’année au même trio de leurs Etats) ; de même qu’au lendemain de l’élection présidentielle française , dans « Un nouveau quinquennat », constatant que nous entrions dans le trigone Jupiter-Saturne et que le même aspect existait chez Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, je devais conclure que ceux-ci allaient sortir l’Europe de l’ornière où elle avait plongé depuis le carré précédent (sous la même dernière conjonction Soleil-Jupiter, le Traité de Lisbonne a été signé le  13 décembre, suivi, le 20, de l’ouverture de l’espace Chenguen). Mais n’importe qui, connaissant les cycles planétaires, à l’exemple d’Yves Lenoble qui passa aussi à l’acte, pouvait faire ce pronostic à ma place, sachant le bilan que j’en ai établi sur deux siècles. Et chacun peut relancer un pronostic de retour de crise européenne à la prochaine opposition Jupiter-Saturne de 2011 …

 

Je passe ici par un déballage fort déplaisant qui me met dans la nécessité de m’exhiber en présentant mes résultats. Mais il fallait obligatoirement rendre compte de ceux-ci et c’est ma vie entière que j’ai consacrée à cette expérimentation prévisionnelle au plan macrocosmique. Il est non moins vrai qu’au cours  de ce long parcours, je me suis aussi trompé, et forcément plus que d’autres (notamment à  La Lettre » en ayant minimisé le terrorisme, par réaction contre l’obsession d’alors de troisième guerre mondiale) à m’être tant impliqué dans cette nécessité d’aller jusqu’au bout  de la vérification de son savoir, et  j’en reste – parce que je  suis infiniment loin d’avoir tout exploré - à encourir le fiasco prévisionnel, plaie ouverte d’une défaite. Alors que sur le pur terrain astropsychologique, l’erreur se tait  généralement, quand bien même on en prend conscience. Or, je revendique le droit à l’erreur et je crois être en état de me le permettre, compte-tenu d’une somme de résultats généraux qui  devraient honorer l’astrologie (consulter « Un bilan prévisionnel »). Et qu’importe ma personne dans cette histoire, car l’opérateur disparaît  dans la pureté de l’opération,  derrière l’ordonnance sérielle du processus évolutif du cycle planétaire, prodigieux et grandiose outil prévisionnel nous éclairant par notre élévation au-dessus de notre planète. « Et je marche vivant dans mon rêve étoilé » (Victor Hugo) …

 

J’en viens finalement à la question primordiale : pourquoi  insister sur la nécessité de prévoir ?

La critique la plus fondée, essentielle même, qu’encourt l’astrologie et qui la relègue parmi les savoirs suspects sinon inexistants, exprimée par Edgar Morin qui n’a nul préjugé à son égard, est qu’elle souffre d’inconsistance empirique, de carence objective. Son seul espace de pratique psychologique ne suffit pas à combler ce déficit de réalité, car elle s’adresse au Sujet et s’en tient à ce qui, justement, est l’univers intérieur de chacun, livrée donc au jugement personnel. Ce qui la fait tourner en rond, fermée sur elle-même, sans moyens décisifs de certitude, si l’on excepte des échappées de confirmation comme la conjoncture solaire des fondateurs de l’astronomie moderne  (voir mon dernier livre), ou encore le Mars unique de Napoléon (voir bientôt « Le champ de Mars »). Il ne reste donc plus, pour ouvrir  ce cercle d’inter-subjectivité – avec le concours de bilans statistiques dont on se plait à déconsidérer la portée  mais qui nous assistent – que  son pouvoir prévisionnel, en sortie  de « prise d’avenir » qu’il faut faire passer au tribunal de l’histoire avec l’astromondiale, et autant un pronostic raté déconsidère, autant le réussi impressionne, dès lors que, bien formulé, il anticipe l’événement avec un recul qui exclut toute autre intervention que le repère des éphémérides. De cette distance même, nous sommes rendus ici sur un terrain de parfaite objectivité, en mesure de confirmer son efficacité. C’est bien pourquoi, en plus de ce que j’ai déjà dit au « Sacre de l’astrologie », la prévision devient    i n d i s p e n s a b l e  à l’astrologie, venant pour ainsi dire au secours de l’astropsychologie en lui conférant ou confortant sa fiabilité, grâce à la crédibilité que lui acquièrent ses incontestables résultats, l’un n’allant pas sans l’autre. Les rôles ne doivent donc pas être inversés : son fait psychologique a   b e s o i n   du fait prévisionnel, en raison donc de ce que celui-ci  a l’avantage d’être mieux sinon pleinement identifié, parfaitement vérifié. Seul ce dernier  arrachera la reconsidération de notre connaissance, car, à la longue, la répétition de prévisions sérielles réussies et à l’échelle des événements mondiaux finira bien par s’imposer, en rivalisant largement avec les résultats de disciplines consacrées. Et cela, il n’y a nul lieu d’en douter. Si bien qu’en refusant ou rejetant la prévision, l’astrologue se tire une balle dans le pied.

Dans l’état actuel où en est notre connaissance, hormis l’argument du bilan solaire obtenu par Didier Castille qui sortira un jour de son silence, le meilleur moyen de toucher celui qui connaît l’histoire de son temps est de lui présenter directement ce tableau d’éphémérides graphiques.

 

Cet entrecroisement de lignes expose les plus importantes configurations que nous avons vécues, exception faite de la participation jupitérienne. La priorité du phénomène cyclique revenant à la conjonction elle-même, qui est ici croisement de lignes, on tombe aussitôt sur la conjonction Uranus-Pluton en 1965 : entrée dans l’univers virginien de la miniaturisation apporté par la révolution informatique, outre la venue d’un monde nouveau. Et surtout sur le double croisement réunissant Saturne-Uranus-Neptune de 1989 à 1992, tournant d’une société nouvelle signée de la disparition de l‘empire soviétique et de la venue de la mondialisation, voire d’une nouvelle civilisation. Dans mon « bilan prévisionnel », j’évoque l’intrépide astrologue que j’étais à 25 ans, noircissant en 1947 un papier sur le cycle Uranus-Neptune annonçant la venue d’une nouvelle société mondiale pour cette fin de siècle qui me semblait être alors le bout du monde. Et voyez la double traversée de la ligne Neptune par Saturne, successivement en 1953 et 1989, de la mort de Staline à celle du communisme soviétique : échéance dernière que j’ai tambourinée tout au long de trois décennies (« Histoire d’une prévision ») en ultime risque prévisionnel pour savoir si vraiment l’astrologie avait quelque chose dans le ventre ! Quand on est passé par là, bien légères  paraissent les paroles en l’air. Sachez bien, en tout cas, qu’un tel tableau ne peut pas laisser indifférent un historien, et ajoutez-y, si besoin est, l’indice cyclique du XXe siècle, dont la matière est déjà traitée par les chercheurs en physique du globe. Bref, c’est du plus haut des grandes configurations traitées et au plus ample plan des manifestations de la vie mondiale que l’on peut le mieux frapper l’attention des gens de la culture et c’est ce qui finira inévitablement par aboutir.

 

Mais revenons à l’humain. Vous-même, mon cher Président, vous n’avez pas manqué de vous donner une consultation et sans avoir observé que la conjonction céleste actuelle Jupiter-Pluton allait se faire en double dissonance de votre carré angulaire Jupiter-Pluton : configuration rendant si bien compte de la crise dont vous êtes l’épicentre. Etait-ce la bonne période pour lancer vos réformes ou, ne l’étant pas, n’y avait--il pas une raison  pouvant justifier qu’elle ne le soit pas ? Sinon, n’êtes-vous pas victime vous-même d’un défaut de prévision ?  Preuve présente qu’on ne peut dissocier le potentiel vital de sa mouvance  au fil du temps, conjonction de l’être et du vivre. J’apprends que vous entendez « poser la question de l’éthique de la prévision ». Que voilà bien là une nécessaire initiative que j’approuve  de tout cœur et sans réserve, du moment qu’il ne s’agit pas de conduire la prévision au Père Lachaise … Trêve de plaisanterie, pour être passé par là, je conviens qu’il n’est pas facile de traiter la société des astrologues.  Uranie est si près d’ Uranus : l’individu alpha et oméga dans  la singularité-unicité de son être. Chaque créature d’Uranie se confectionne la robe étoilée qui convient à  sa  personne, d’ailleurs sans pouvoir y échapper, pour l’honorer ou la desservir. Mais, n’est-ce pas mieux ainsi que la nature parle en nous ? De toute façon, vous n’empêcherez pas chacun de faire à sa guise, pas plus que personne n’a pouvoir d’entraver l’accouchement de la rénovation que vous entendez promouvoir. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter bonne chance.

 

André BARBAULT


à vos plumes...

haut de page

 

 

EPILOGUE D’UN CONFLIT ET APPEL AUX ASTROLOGUES DE DEMAIN

 

J’ai fait en Septembre 2007 une proposition de rénovation de la pratique professionnelle de l’astrologie A L’INTENTION DES ADHERENTS  de la FDAF.

 

Objectif du projet : sortir de la crise identitaire, revoir notre image professionnelle, fabriquer un vrai métier, l’intégrer dans la modernité, développer l’activité des astrologues. 

 

J’ai soumis ma proposition à tous les adhérents (300 environ à l’équinoxe dernier) en prenant soin de respecter la liberté d’expression. Chaque adhérent a donc reçu un document destiné à consigner ses propres remarques, critiques, suggestions, désaccords. Dans la dernière Lettre du Solstice d’Hiver 2007 - N°48 j’ai fait état des remontées de ces appréciations qui - si l’on avait dû s’en tenir aux avis EXPRIMES - se sont avérées largement favorables au projet. L’expression n’avait du reste aucune valeur de vote. Il s’agissait de lancer le débat et de mettre en place un groupe expérimental.

 

Notre ami et vice président Didier Geslain, opposé à ma proposition, a cru bon d’ouvrir, parallèlement au site officiel de la FDAF et sur son propre site, un FORUM destiné à alimenter la polémique. Pourquoi pas ? La démocratie a ses vertus et il faut parfois lui donner des moyens. Un échange assez vif s’est donc installé sur le site de Didier  C’était significatif en soi. Je ne m’attendais donc pas à être encensé sur ce forum.

 

Qu’en a-t-il été en réalité ? 

Au vu de ce qui a été publié : 57 messages ont été enregistrés mais en fait  19 personnes seulement se sont exprimées car certaines sont intervenues à différentes reprises pour manifester leur convictions personnelles ou débiner le président porteur de projet. On a même été jusqu’à proposer de lui couper la tête (virtuellement) ou à le revêtir d’un habit de croque-mort. C’était probablement plus facile que de débattre du vrai problème : pour ou contre la relégation de la prévision (c’est à dire sa mise au second rang)

Sauf erreur de ma part : sur ces 19 intervenants, 9 seulement sont membres de la FDAF.

6 d’entre eux ont manifesté nettement leur désapprobation sur le projet de rénovation. Tempête dans un verre d’eau ?  Je tiens à préciser qu’il ne s’agissait pas d’un vote mais d’un simple débat. Un débat orienté quand même et animé par un groupe de parisiens, des  amis pour la plupart, mais aussi, et surtout, des défenseurs inconditionnels d’André Barbault (leur maître) 

Je tiens à préciser qu’il ne s’agissait pas d’un vote mais d’un simple débat.

Chacun tirera les conclusions qu’il voudra de ce débat.

 

En ce qui me concerne, je constate que la communauté astrologique se trouve maintenant devant l’alternative suivante :

 

  • la POURSUITE d’une pratique astrologique centrée sur l’OBJET avec les petites merveilles de la technique savante qui « fait mouche » (thèse développée par André Barbault et ses amis)

  • le CHANGEMENT et, du moins, le développement d’une astrologie du SUJET ou L’ETRE HUMAIN, avec toute sa complexité et sa globalité, reste au centre des préoccupations du praticien  (avec toute l’éthique qui en découle). Thèse développée par la FDAF et sans doute beaucoup de professionnels indépendants qui proposent leurs services dans cette optique et effectuent leur travail consciencieusement en province ou ailleurs depuis de longues années parfois.

 

 

J’invite donc tous ceux et celles qui pensent que

 

1)      la prévision ne peut être que d’ordre structurel 

2)   toute prospective ne peut s’envisager sans raisonnement multifactoriel

3)      l’astrologie ne sert pas à prédire l’avenir mais à le construire

4)      le terrorisme divinatoire est inacceptable

5)      l’astrologie ne doit pas être confondue avec l’astromancie

6)      la nature humaine relève de la complexité

7)      la liberté (même si elle est relative) reste un principe élémentaire de la dignité humaine

 

à rejoindre la Fédération des Astrologues Francophones.

 

Contrairement à ce que pourraient le laisser penser certains propos tenus sur  ce forum, cette  Fédération est devenue en 11 ans un ORGANISME DE REFERENCE, plus à l’extérieur de la communauté (pouvoirs publics, administrations, secteurs des sciences humaines) qu’à l’intérieur où elle a toujours fait, depuis sa naissance, l’objet de contestations (minoritaires).

L’article 1 du code de déontologie (« Les astres inclinent mais ne déterminent pas ») pose vraiment beaucoup de problèmes à certains astrologues ! Le débat  qui a eu lieu sur ce forum en est une nouvelle illustration. 

 

La FDAF a réussi à faire ce qu’aucune fédération n’avait réussi jusqu’à présent :  exister plus de 3 ans, faire en sorte que des courants divers cohabitent et se tolèrent, organiser des manifestations culturelles dans les principales villes de France et dans des lieux prestigieux, sensibiliser la presse nationale (radio, TV, magazines) à une réflexion astrologique de qualité, faire financer des opérations de formation continue par des fonds  publics et des organismes mutualisateurs, aider la confection de dossiers d’exonérations de charges vis à vis des Directions du Travail, etc …

 

Tout cela ne s’est pas fait sans difficultés, sans échecs, sans insuffisances. Je rends hommage à mes deux collaborateurs les plus proches (Marc BRUN et Serge BRET-MOREL) qui ont œuvré tous les jours  et continuent à le faire depuis des années. La FDAF fonctionne grâce à eux. Je remercie aussi Muriel pour sa contribution précieuse à la Lettre des Astrologues et à l’Astronotes. Je n’oublie pas tous les autres et particulièrement  Didier, Anne Marie, Jacques, Emmanuel, Hubert, etc… Oui, il y en a plein d’autres, qu’ils m’excusent de ne pas les citer.  

Pour Marc, Serge et moi, cela représente PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIERS D’HEURES DE TRAVAIL bénévole avec tout ce que cela suppose de privations ou de frustrations pour les loisirs, la vie de famille, etc…

Ceux et celles qui sont intervenus sur ce forum auraient dû y penser plus souvent.

Cela mérite plus de respect.

Voilà donc pour le vécu.        

 

 

Maintenant la FDAF va continuer son voyage, contre vents et marées. C’est tout l’intérêt du Perpetuum  Mobile et c’est la raison essentielle du CHANGEMENT DE PARADIGME proposé dans la Lettre de l’Equinoxe d’automne 2007 (préparation de la 12ème étape - 12ème année). Pour ceux qui s’intéressent au symbolisme des maisons astrologiques, cela signifiera : changement dans la continuité. Pour d’autres ce sera l’expression d’une rupture : celle que vient de me signifier André Barbault dans sa lettre de démission du Comité des Sages reçue avant hier.

 

J’ajouterai donc à son étendard intitulé « Grandeur et Misère des astrologues » le mot TRISTESSE.

Tristesse ressentie par le désaveu que je viens de lire. Tristesse ressentie à la lecture de ce pamphlet sarcastique « Art de se mettre soi-même dans le pétrin ». Avec illustration à l’appui. Indigne d’un sage ! Comment André Barbault a-t-il pu se laisser aller à TRANSGRESSER LES REGLES D’ETHIQUE ELEMENTAIRES  en introduisant dans un débat d’idées des données personnelles concernant son interlocuteur (avec interprétations sauvages et commentaires funèbres du plus mauvais goût) ?  

 

De mon amitié avec lui, je garderai des souvenirs plus nobles. J’en ai trouvé un ce dimanche, jour du soleil, en relisant un des anciens numéros de l’Astrologue, revue qu’il dirigea avec brio (comme beaucoup d’autres choses du reste) et dans laquelle il eut l’intelligence de faire écrire des personnalités de haut rang, extérieures à l’astrologie.

Numéro 72 (4ème Tri 1985) L’article est  intitulé : « LE REGARD SUR L’AVENIR EST-IL RAISONNABLE  ?  » Il est signé de la main de Gret Baumann-Jung, fille du célèbre psychanalyste Carl Gustav JUNG. Bien que plus habituée sans doute à s’exprimer en allemand ou en anglais, elle écrivait ici en français. En voici un tout petit extrait :

« Je me préoccupe beaucoup pour l'astrologie, dont je m'intéresse depuis 64 ans, en raison de la tendance fataliste à laquelle elle risque de succomber.

Les pronostics me semblent être très « interlopes », et je m'oppose au fond à ce qu'on en fait. Beaucoup de gens viennent me voir, qui ne s'y retrouvent plus du tout à cause de faux pronostics ou conseils ; ceux-ci leur ont été peut-être donnés de bonne foi, mais sont complètement erronés. »

Je serais curieux de savoir ce qu’en pense aujourd’hui le grand défenseur de la « pronostication » ?

 

Pour conclure sur l’avenir de l’astrologie, je dirais qu’il n’y a jamais eu de plus grande urgence en ces temps incertains que de relier l’individu au cosmos. Le moment est donc venu pour les astrologues de s’intégrer à la société en rangeant les vieilles batteries de cuisine. Ce qui nous relie à l’univers relève de la complexité. Cette étude subtile n’a rien à voir avec les paris ou les pronostics. Il y a beaucoup mieux à faire au début du XXI ème siècle que de mettre la prévision aux premières loges. Que diraient les médecins et surtout leurs patients si on plaçait le pronostic avant le diagnostic ? Quelle aberration !   André Barbault et ses amis ont peut être commis une faute historique en barrant le chemin de la rénovation. La FDAF fera sans eux.

 

Alain de Chivré

10/02/08

haut de page