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quelques réflexions en réaction à une partie du compte-rendu de l’A.G. du 11 novembre... |
« La pratique de l’astrologie aujourd’hui » par Ferdinand DAVID
Il fallait bien en arriver à mettre en doute l’opportunité de la prédiction en astrologie, ou la capacité des astrologues à la maîtriser (voir le compte-rendu de l’A.G.) Ce constat, fait en Assemblée générale, traduit un pic désormais atteint de la crise qui se développe dans la profession depuis 1985 environ. C’est une crise profonde. Elle a la profondeur des crises que traversent dans notre société actuelle toutes les sciences humaines, y compris médecine, psychanalyse, yoga, religions, etc. Notre humanité est devenue un orchestre sans chef : chacun y joue, tout seul, son morceau préféré, mais tout seul on ne peut pas jouer les grandes symphonies ni les opéras, et le public s’en va.
Pourtant les crises, si on n’en meurt pas, sont toujours salvatrices ; elles purifient les organismes, les rajeunissent et leur redonnent vigueur et croissance… à condition de faire le bon diagnostic et la bonne prescription.
Nous devons nous poser la question du pourquoi de la difficulté à pratiquer la prévision à partir du thème astrologique, y compris la mondiale. Si nous réussissons le diagnostic, c’est toute la pratique astrologique qui pourrait faire un bond en avant puisqu’il s’ensuivrait nécessairement un enrichissement de l’interprétation, donc, peu à peu, une amélioration de l’image de l’astrologie… et de la trésorerie des astrologues. Ce ne sera pas facile car les populations, en général, sont saturées de discours, publicités et promesses, et ne s’intéressent qu’à des recettes faciles et que l’on veut automatiques. Tandis que l’astrologie est surtout un renvoi à un dialogue éclairé entre soi, les lois de la vie et les exigences de celle-ci proposées au sujet dans le thème astral. D’une part, le consultant a ses propres envies, besoins, aspirations ; il a aussi la culture qu’il a reçue ou qu’il s’est donnée ; d’autre part, il y a les exigences de la vie pour faire grandir la personne, l’éveiller, la parfaire, la ramener éventuellement dans le cadre de l’unité de l’Univers, développer sa conscience, en même temps que la faire participer, à sa place et avec ses différences, à l’évolution continuelle du Monde (le Monde est notre champ d’exercice ou notre laboratoire ; c’est aussi, en même temps, la Création à parachever).
Il n’y a rien à dire sur les exigences, besoins, aspirations des personnes. En général, ces revendications s’expriment bien et de façon précise. Ce sont elles qui conduisent les personnes vers l’astrologue. Il en est tout autrement dans notre culture actuelle des exigences supérieures de la Vie ; elles sont inconnues, oubliées, ignorées, méprisées, et le plus souvent refoulées ; il suffit de prendre conscience de l’incapacité de nos « élites » à analyser correctement les problèmes de la Nation et à y trouver des solutions ; chômage, violences, écologie, médecine et religion compris. Et pourtant la Vie est là, même si on ne la voit pas, et elle est là depuis l’origine du Monde, bien avant l’Homme, avec la rigueur de ses exigences. A moins de considérer que la vie relève du hasard, que tout donc est hasard et adaptations, y compris notre existence Dans cette hypothèse, l’astrologie serait une absurdité et la prévision une tromperie : les « lois » régissant (?) le hasard étant fort difficiles à cerner, mieux vaudrait conseiller à nos clients de se munir d’un parapluie protecteur ou de développer la puissance de leurs biceps ; et, pour ceux qui exigeraient malgré tout une prévision, nous pourrions sortir le coffret à jetons pile-ou-face.
Mais l’astrologie existe. Elle est fondée sur l’énergie unitaire à l’œuvre dans l’Univers, sur la coordination et l’entraide entre tout ce qui vit et bouge dans le Monde, y compris la marche des astres. C’est comme si l’Univers avait démarré sous la pression d’un objectif à atteindre, d’un grand projet à réaliser. Par la part connue de notre système solaire, nous pouvons penser qu’il s’agissait (qu’il s’agit) de développer des consciences à partir de son opposé qu’est la matière, à partir des résistances et des incitations de la matière, d’où le « combat » entre notre corps et notre esprit… qui développe notre conscience, mais qui engendre le mal-vivre si on ne peut lui donner un sens. Du moins tel est le résultat, « voulu » ou non. L’astrologie est censée éclairer ce combat, éclairer notamment les exigences des Carrés et Oppositions.
Si nous comprenons bien les revendications et aspirations de nos consultants, par contre il faudrait que nous connaissions aussi les exigences de la vie en général et celles plus particulières inscrites dans le thème des consultants. Sinon nous ne pouvons que pratiquer une « petite » astrologie qui ne serait, en réalité, qu’une psychologie. Or les aspirations supérieures de la personne (celles qui provoquent de graves maladies quand elles sont exigeantes et non satisfaites), et qui sont inscrites dans son thème, exigent davantage que de la psychologie, comme l’expérience nous en informe. Ces exigences sont plus importantes que jamais dans notre société actuelle, et elles sont aussi devenues gravement quasi inconscientes par les orientations de notre culture trop exclusivement matérialiste. L’astrologue doit donc, si besoin, les ramener au niveau du conscient, les clarifier pour pouvoir les traiter… en remontant des difficultés que rencontre la personne.
C’est là un travail impossible à réaliser sans les données du thème astral et une connaissance des exigences de la vie, de ses lois à connaître et à respecter. C’est tout le sens de l’existence, et le sens de la vie qui lui est sous-jacent, que nous rencontrons là. Les « événements » que le consultant rencontrera (la prévision) sur son parcours existentiel traduiront les phases de combat qu’il doit apprendre à identifier, à comprendre et à maîtriser pour développer sa conscience et celle du Monde ; événements tels que patrimoine familial, héritages, promotions, rencontres, intuitions, grands rêves, maladie, accidents, état de la société, etc. Par rapport aux énergies en jeu dans le thème, par rapport à la maîtrise que le sujet en a ou n’en a pas, par rapport à sa situation familiale, sociale, intellectuelle, par rapport à sa santé, par rapport à tout ce que le dialogue de la consultation nous a appris et éclairant alors les transits, ou autre moyen de prévision, nous pouvons alors faire une prévision suffisamment juste. Et si elle est juste, elle aidera grandement le consultant à mieux vivre. L’image de l’astrologie dans notre société en sera bénéficiaire.
Il serait sans doute vain d’engager une campagne de presse à partir d’une astrologie si peu sûre d’elle, si réductrice au point d’envisager l’occultation de l’une de ses branches maîtresses : la prévision qui est l’éclairage du chemin que le consultant devra parcourir pour trouver la nourriture qui lui convient et qui convient au Monde. Il serait sans doute préférable que la Fédération ouvre un débat sur le sens de l’existence, sur le sens de la vie ; même pour démontrer au besoin qu’il n’y en a pas, que c’est une fausse question. Un tel débat n’a jamais eu lieu vraiment dans les temps actuels, et, en dehors des religions qui le maintiennent au simple niveau de la morale, seuls quelques philosophes et humanistes ont abordé cette question avec beaucoup de prudence. La prévision mondiale est de même nature que l’individuelle : elle concerne des « associés » au lieu d’un individu. Que chacun s’exprime donc… à moins de penser que chacun a sa vérité et en use à sa façon.
Puisse la lumière revenant avec le symbolisme du proche solstice nous dynamiser sur ces questions si importantes pour l’Homme. Heureuses fêtes de fin d’année pour tous.
Ferdinand DAVID, le 14 novembre 2006 |