En cette fin d'année, qui marque aussi la fin du
millénaire, l'actualité astrologique est saisie d'un
brusque accès de fièvre : parution de plusieurs ouvrages
pro ou
antiastrologiques, émissions de radio et débats
télévisés très animés.
Mais si l'astrologie fait preuve d'un grand dynamisme et
intéresse une frange de plus en plus cultivée de la
population, ses contradicteurs, hélas, ne semblent pas
avoir progressé d'un iota. C'est toujours la même
condamnation sans appel, accompagnée du même refrain
lancinant :
« Les astrologues sont des usurpateurs ! De quel droit
font-ils référence à l'astronomie, eux si ignorants en
la matière ? Il faut laisser le ciel aux mains des
astronomes dûment diplômés, eux seuls sont habilités à
en parler, eux seuls peuvent nous dire ce que nous
devons en penser. »
Et voici maintenant une deuxième levée de boucliers tout
aussi virulente. Car l'astrologie est coupable d'un
deuxième péché : elle s'intéresse au psychisme humain.
Or chacun devrait savoir que c'est aujourd'hui le
domaine réservé des psychologues. « Touche pas à mon
ciel ! Touche pas à mes patients ! »
Qu'est-ce qui motive ces rejets sectaires ? De quoi ces
astronomes et ces psychologues ont-ils peur au bout du
compte ? Tant d'efforts déployés simplement pour
protéger son prochain du « mirage astrologique » Cette
actualité nous donne l'occasion d'évoquer le versant
astronomique de l'astrologie. Aujourd'hui, grâce à
l'informatique, même l'astrologue le plus allergique à
la cosmographie peut dresser un thème de naissance,
rapidement et sans commettre la moindre erreur.
Par contre le dessin obtenu sur une feuille de papier,
aussi sophistiqué
soit-il, ne rend qu'imparfaitement compte de la
réalité astronomique du ciel de naissance. Et pour cause
! La carte n'est pas le territoire...
|
Les phénomènes
célestes se manifestent dans un espace à
trois dimensions, où ils se transforment
sans cesse selon une quatrième dimension :
le temps. C'est dire que nous vivons au cœur
d'une réalité complexe qui ne se laisse pas
facilement appréhender. Heureusement, pour
nous simplifier la tâche nous disposons
maintenant d'un outil pédagogique fort utile
dans notre pratique quotidienne : le
Célescope.
(voir figure). II s'agit d'une maquette
originale du système solaire réglable en
latitude. Le spectacle du ciel est celui que
découvre un observateur placé en un lieu
donné sur terre et pour une date choisie. |
Certains d'entre vous se souviennent du vif succès
remporté par la journée de formation « Astronomie pour
astrologues » que la
FDAF avait organisée en mars 98 autour de cet
appareil. En effet, le Célescope permet de saisir de
façon quasi évidente les liens subtils qui se tissent
entre la réalité astronomique et le symbolisme
astrologique. En voici quelques exemples.
PLANTONS LE DECOR.
- Même si,
vue de loin, la Terre est ronde, sous nos
pieds le sol est plan, accidents du terrain
mis à part. En effet, la courbure de la
Terre, à notre échelle, est imperceptible.
Par contre la
rotondité de notre planète se traduit au
quotidien par un fait autrement plus
important :
Où que nous
soyons, chacun d'entre nous est toujours
au centre de son horizon. Un homme d'1
m70, debout sur la terre, se tient au centre
d'un disque dont le rayon mesure 4,7 km
(figure 2) |
|
Si nous considérons maintenant le système solaire dans
sa globalité, nous savons que les planètes circulent
toutes autour du Soleil, dans le même sens et
approximativement
dans le même plan : le plan de l’écliptique.
Le Célescope
dans son principe
modélise l'interaction de ces deux plans au fil
du temps :
- le plan de notre horizon local : celui où nous sommes
nés, celui où nous vivons.
- le plan de
l'écliptique : celui où se déroule la « vie » du
système solaire.
SIGNES
OU CONSTELLATIONS DU ZODIAQUE ... ET LES GEOGRAPHES ?
En France nous sommes habitués à travailler avec des
cartes où l'écliptique est divisé en 12 signes du
zodiaque égaux de 30° chacun.
Il est important de souligner que, par définition,
les signes sont liés à la terre et correspondent aux
saisons, aujourd'hui comme hier, comme demain. L'entrée
du soleil dans le signe du Bélier marque toujours le
début du printemps. Les signes constituent pour les
habitants de la terre une référence simple et immuable.
Les constellations du zodiaque, elles, ne font pas
partie du système solaire. Et si leurs étoiles, faciles
à identifier,
nous offrent une toile de fond commode pour repérer la
course des planètes sur la voûte céleste, nous savons
tous qu'elles ne correspondent plus depuis longtemps aux
saisons (du fait de la précession des
équinoxes)
Pour la même raison sur une carte géographique ce n'est
plus la constellation du Cancer qui surplombe le
tropique du Cancer ! Pourtant ce dernier n'a pas changé
de nom... Parle-t-on du tropique des Gémeaux ? Il en est
de même pour le tropique du Capricorne. Comment se
fait-il, alors, que les astronomes si prompts à dénoncer
l'ignorance des astrologues ne s'en prennent jamais aux
géographes ? Bizarre...
LA
DANSE DE L'ÉCLIPTIQUE
Le mouvement quotidien de
l'écliptique, est comme une danse à quatre temps qu'il
est hélas impossible de traduire en dessins. C'est une
sorte de mouvement hélicoïdal très doux selon lequel
l'écliptique s'abaisse lentement sur l'horizon pour se
redresser ensuite, tout en oscillant de part et d'autre
de l'axe est-ouest. Ce mouvement si particulier génère
pour chaque signe une trajectoire spécifique.
Ainsi
le signe où se trouve le Soleil, la Lune ou une planète
détermine avec précision la modalité de manifestation de
cet astre : où se lève-t-il, quelle est sa hauteur,
pendant combien de temps sera-t-il présent puis absent,
est-il montant ou descendant ? (figure 3)
UNE
CHEVRE NOMMEE CAPRICORNE QUI GRIMPE...UN CRABE QUI
RECULE
A partir du solstice d'hiver le soleil recommence à
monter au-dessus de l'horizon. Il vient d'entrer dans le
signe du Capricorne, figuré
par une chèvre : chacun sait que cet animal est réputé
pour son obstination à vouloir grimper toujours plus
haut (qui n'a pas en mémoire la chèvre de
Mr
Seguin
?)
A partir du solstice d'été le soleil va redescendre vers
l'horizon sud. Et le signe qui initie ce mouvement de
recul porte bien son nom: le Cancer, incarné par le
crabe ou l'écrevisse
dont la marche rétrograde est légendaire.
Selon cette dynamique toute planète située entre le
Capricorne et
les Gémeaux verra son arc « monter » de plus en plus
au-dessus de l'horizon, ce qui accroîtra sa durée de
présence. Par contre une planète située entre le Cancer
et le Sagittaire descendra de plus en plus et verra donc
sa durée de présence diminuer.
Attention Si la planète est rétrograde
ces phénomènes sont inversés...
L'ASCENDANT ET LE POINT EST, LE MILIEU DU CIEL ET LE
POINT HAUT
Chacun sait que
l'écliptique est coupé en deux par l'horizon :
c'est l'axe Asc-Desc,
et en deux par le méridien local : c'est l'axe
MC-FC
.
Mais le schéma d'une carte du ciel en deux
dimensions est nécessairement réducteur : en fait
l'écliptique se déploie « de biais » au-dessus de
l'horizon, et son inclinaison constamment changeante
engendre les phénomènes suivants : (figure 4)
1- L'ascendant n'est pas le point Est (sauf si
l'Asc. est à
0° Bélier ou 0° Balance)
2- Le milieu du ciel n'est pas le point le plus haut de
l'écliptique.
3-
Le temps que met un signe pour se lever est variable : 1
h pour le Bélier, 2 h 45 pour la Balance à Paris
Le point haut, est le point le plus élevé de
l'arc écliptique
déployé au-dessus de l'horizon. Toujours en quadrature
avec l'ascendant et le descendant, il représente ce à
quoi nous aspirons du plus profond de nous-mêmes, alors
que le Milieu du Ciel concerne plus la part de « destin
» que le monde nous impose. De même l'ascendant exprime
plus notre personnalité intime, et le point Est
le personnage que nous présentons au monde extérieur.
Nous pourrions de même distinguer « le point bas » du
FC et « le
point ouest » du descendant. La vitesse comparée
d'ascension des différents signes nous apprend que le
Bélier se lève presque 3 fois plus vite que la Balance
(à Paris). Mais n'est-ce pas une évidence qu'il faut
plus de temps pour rendre la justice, peser le pour et
le contre, que pour faire la guerre ?
Après ces quelques exemples, le temps est venu de
conclure.
Certes la mécanique céleste n'est pas d'un accès facile.
Toutefois la connaissance des bases astronomiques de
l'astrologie, loin d'être un luxe, nous permet de
renforcer la cohérence de notre discours et de nourrir
le symbolisme au plus près du réel, comme l'abeille fait
son miel à partir des fleurs qu'elle va butiner au cœur
de la nature.
Pour tous renseignements complémentaires vous pouvez
contacter :
Bernard Melguen
02.40.57.39.12