les "Astro Plumes"


André BARBAULT

Le pic 2000 de l'indice cyclique

 

Il y a deux ans sévissait un climat parisien de « joyeusetés » confraternelles dont la FDAF a d'ailleurs pâti : on a beau être astrologue, on n'en est pas moins homme ... La leçon à tirer, je devais la transmettre à son président, Alain, dans une lettre du 21° Capricorne 98 : « S'il doit y avoir un débat entre astrologues aujourd'hui, ce n'est pas sur l'insignifiance des crottes de X ou 'Y, mais vraiment sur la question de savoir si la prévision mondiale, telle que nous la pratiquons maintenant, va faire un fiasco ou va, au contraire, avoir raison contre l'ensemble des prévisionnistes actuels. »

C'était le temps où le krach asiatique élargissait ses vagues et où les spécialistes les plus autorisés de la prévision annonçaient la venue de la Catastrophe (voir mes "Prévisions Astrologiques pour le nouveau millénaire", éditions Dangles). Ce pessimisme a d'ailleurs été rappelé par Jean Daniel dans Courrier International de décembre dernier : « Se livrer à des prévisions au moment où, dans tous les bilans, on observe que la caractéristique de la fin du XXe siècle est l'imprévisibilité, cela risque fort d'être frivole. Les prévisionnistes ne sont plus pris au sérieux, surtout s'ils sont diplomates, stratèges et, plus encore bien sûr, s'ils sont économistes. J'ai sur ma table les études les plus sérieuses de la part des experts les plus éminents qui concluaient il y a cinq ans à l'impossibilité de retrouver la croissance... »

A cette époque, entouré de Cassandres, je me trouvais bel et bien seul devant un phénomène à l'opposite, au caractère brut, radical, irréductible : la montée d'un indice cyclique à son sommet avec une ascension portée par les dix grands cycles ascendants en l'an 2000 !

Ma situation rédactionnelle à L'Astrologue me vaut un courrier de lecteurs et d'auteurs qui me permet de sentir la « température » du milieu. En mettant de côté les prévisions stupides à sensation publiées à l'époque, je n'en ai pas moins senti un « coup de froid » de confrères gagnés par le pessimisme, me reprochant de faire trop confiance aux aspects, se donnant cette principale raison de douter. Or, tout se tenant, l'aspect étant la phase d'un cycle, au bout du rouleau est l'indice cyclique. Cette suspicion frappait les fondements même de la pratique de mondiale.

Et Pourtant, cet I.C. avait si bien, si parfaitement « fonctionné » tout au long du XXe siècle, tant pour la vérification du passé (les deux cuvettes des deux guerres mondiales...) que pour l'expérimentation prévisionnelle depuis une trentaine d'années (l'effondrement de société des années 80 et la pointe supérieure de 1989). Allait-il être démenti en finale de siècle, comme un « bogue » de l'an 2000 astrologique ? Je ne vous cache pas que je n'ai jamais un seul instant douté de la valeur de son information positive, ainsi qu'en témoigne mon communiqué de La Lettre n°16 de l'année dernière. N'étant tout de même pas parano, je me suis quand même posé la question, sans me cacher, que si le pire devait prendre la place du meilleur annoncé, c' est tout le fondement de la mondiale qui serait mis en cause par un tel effondrement, avec nécessité de trouver une formule  de rechange. Maintenant, nous pouvons en venir au bilan :

Oui, le résultat est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre ou espérer d'un plafond astral comme celui que nous avons, le précédent remontant aux années 60, considérées comme les plus prospères du siècle passé !

L'an 2000 a été effectivement une apothéose économique, jugée par le Courrier International n° 19 de décembre dernier comme « l'âge d'or de l'économie mondiale.»

Mieux que tout parle le présent graphique de l'économie mondiale avec le record inégalé de 2000, sommet historique (extrait de L'Expansion n° 636, du 4 janvier dernier).


1992 93 94 95 96 97 98 99 2000 01

Essayons de résumer le texte accompagnateur traçant cette « année exceptionnelle », pour reprendre la formule de cette publication : « Ainsi, la quasi-totalité du globe a connu sa première reprise synchronisée depuis dix ans. Aucune des neuf régions du monde n'a échappé à la reprise et, fait rarissime, les pays en récession sont moins d'une dizaine . (...) De Dublin à Pékin, l'euphorie a bel et bien été planétaire .C'est l'année de la « Wahoo économie » : jamais, malgré d'immenses inégalités, le monde n'a produit autant de richesses. (...). Le millénaire s'est achevé en grande pompe.   En l'an 2000, la planète a créé 25 milliards de francs de richesses nouvelles par jour, 2 fois plus qu'en 1999. Sur l'année entière, l'addition dépasse les 9000 milliards de francs. Une performance exceptionnelle, à laquelle n'auront échappé que de très rares pays. Sur l'ensemble des états dont les données sont fiables, sept seulement ont subi une récession, deux en Afrique, deux en Europe de l'Est, deux en Amérique latine et un au Moyen-Orient.   Ils étaient trente-quatre l'année précédente.   Et si l'Erythrée et l'Ethiopie n'ont pas progressé, tous les autres pays se sont dopés à la croissance. (...) Autre fait remarquable: les mêmes pays émergents qui avaient fait craquer le système financier mondial au cours des six dernières années, fanfaronnent aujourd'hui sur le thème de la vitalité retrouvée. La Russie et le Mexique affichent une croissance de 6,5%. La Thaïlande se redresse à 5%. Le Brésil reprend de la vitalité à 4%.  Bref, toutes les régions du monde sans exception ont profité du boom de l'activité »

L Atlas 2000 octroie, en matière de croissance : 3,3 à I' Europe occidentale, 4,9 à l'Europe de l'Est et l'Asie centrale, une levée de prospérité, 5,2 à l'Amérique du Nord, 5,9 à l'Amérique latine, 3,8 à l'Asie de l'Est, 5,9 à l'Asie du Sud, 4,1 à l'Océanie, 4,1 au Maghreb et Proche -Orient, et 1,4 à la lanterne rouge de l'Afrique.

Ainsi peut-on se permettre d'invoquer une prévision astrologique réussie, à l'échelle du monde entier, qui avait le courage d'aller à contre-sens de ce qu'annonçait la corporation des prévisionnistes non- astrologues. En revenant au face-à-face des deux figures que nous avons sous les yeux, le résultat n'est pas niable ; j'oserais même dire qu'il mérite plus ...

Il reste que la croissance, prise exclusivement en considération ici, est sujette à interprétation ; elle n'a d'ailleurs pas manqué d'être accusée de bien des maux, depuis la destruction des identités culturelles, jusqu'au pillage de la planète, parce qu'elle est -comme toute chose- relative, et sujette à des retombées négatives, venant du mauvais usage des hommes. N'empêche : le « mieux » que l'on peut attendre d'une heureuse configuration, n'est-ce pas d'abord moins de misère sur cette terre ? De l'écart entre le progrès de la production et la croissance démographique se mesure le développement du bien-être matériel de l'humanité actuelle - où l'on sait que là où la table est maigre, le lit est fécond - à commencer par la réduction de la famine dans le monde. On ne sort pas de l'équation : emploi x productivité = consommation.  Bien sûr, l'appétit de l'homme croît à mesure de la fabrication des objets manufacturés, sa façon de manifester son désir de vivre : on se fabrique des besoins nouveaux avec les créations du progrès, mais cela est une autre affaire. Ce brave I.C. se contente de monter et de descendre, sans plus. Ne le houspillez pas si son sommet doit se contenter de tomber sur une euphorie de croissance, embellie permettant aux Chinois de connaître leur première semaine de vacances, et de voir la prospérité s'installer en Amérique latine. Il n'y a que les gavés pour chipoter ... Allons : la croissance est bénéfique en soi, pour soi et en retombée ultérieure sur les autres, étant, ultimement, une finalité légitime de l'humanité. Ne crachons pas sur le plein boom économique qui est le meilleur remonteur de moral et le seul espoir du mieux-vivre : on ne le sait que trop lorsque le moteur économique tombe en panne ...

Rien n'empêche, au demeurant, qu'il puisse y avoir davantage à lire dans les zigzags de cet I.C., surtout à un sommet où tous les grands cycles se retrouvent en phase croissante. Pas seulement donc du quantitatif matériel, base cependant indispensable. Mais aussi du qualitatif. Si le sida est venu des bas- fonds de la cuvette des années 80, même s'il continue de faire des ravages, aux antipodes, la fin du siècle est celle du redressant Viagra, de la pilule miracle, des élixirs de jeunesse (antioxydants, DHEA, mélatonine et autres ... ) pour vivre l'âge qu'on a dans sa tête. Or, l'an 2000 est surtout l'an 1 de la révolution génétique. Aboutissement de dix années de recherches dans dix- huit pays, le 6 juin dernier, une déclaration des grandes capitales annonce le décryptage de notre code héréditaire : la succession des trois milliards de « lettres » qui forment le code génétique de l'homme est désormais connue à 90 %. Le séquençage de ce code ouvre désormais la voie à l'identification de tous nos gênes et de leurs fonctions. Avec à la clé la mise au point de tests de dépistage de prédispositions à des maladies et de traitements. L'aventure du génome commence qui va bouleverser ta médecine et la santé publique. Cela suffirait à considérer l'an 2000 comme une borne historique. Géante, outre que les clones sortent des labos. Autre signe des temps : l'approche de la pile à combustible qui promet le règne proche de l'électricité chimique, la voiture électrique : déjà un autre monde!

Mais je ne suis pas ici pour anticiper. Je voulais seulement faire un bilan. Quand on fait de la prévision, il  faut avoir  conscience  de  sa  responsabilité astrologique, et mon audace prévisionnelle impliquait la nécessité de passer devant « le tribunal de l'histoire ». C'est maintenant chose faite. Quant au jugement lui-même, je vous l'abandonne...

André Barbault

 

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